Beaub En Bleu : La Playlist du mois – Best-of Mars 2023

“Beaub en Bleu” c’est une playlist mensuelle de nouveautés musicales curieuses, hybrides et indépendantes concoctée par la formidable radio Beaub FM dont nous sommes partenaires.

Pour ce mois de mars, nous vous servons une ragougnasse de pop lo-fi et folklorique, d’americana cosmique, de grime afro-diasporique accompagné d’une truffade de post-punk névrotique, d’ambiances psychédéliques qu’elles soient plus folk ou krautrock sans oublier de relever le tout avec des pépites soul sophistiquées. De quoi danser, pleurer, rêver en un clic.

ALICE – La Fête Nulle (Les Disques Bongo Joe)

Une chorale lowfi à trois voix originaire de Genève qui nous présente ici son deuxième album : l’Oiseau Magnifique.
Armé d’un synthétiseur cheap et d’un esprit rieur, Alice combine la musique folklorique française et occitane avec le minimalisme de la pop DIY tout en faisant émerger des harmonies vocales plus complexes qu’il n’y parait.

WEIRD NUMBERS – Soda (Dandyboy records)

Une amitié créée dans les sous-sols de Seattle au début des 80’s pour finalement aboutir à une collaboration à distance après que le membre fondateur (Zache Davis) ait déménagé à Los Angeles. Cela n’empêche pas les Weird Numbers de nous proposer un premier long format de bonne facture pour ceux qui aiment le post punk anguleux aux accroches new wave et aux mélodies quelque peu désarticulées.

KRANO – See (Maple Death records)

Il nous avait émerveillé en 2016 avec la sortie de son premier album de country psychédélique : Requiescat In Plavem.
7 ans plus tard revoilà l’italien (Bologne) Krano, avec “Lentius Profundius Suavius“, une collection de chansons sur la perte, la solitude, la mort, l’obscurité (Profundius) et la douceur, la dévotion et l’amitié (Suavius). Album qui canalise l’americana électrique cosmique, le honky-tonk mystique, le gothique noir et le rock’n’roll sprirituel, toujours chez l’excellent label Maple Death records.

CHUNKY – GNG (Eglo records)

Hôte régulier de nombreux crew de Manchester, la voix de Chunky est synonyme des sons de la scène underground des clubs britanniques. Somebody’s Child est le premier album de ce rappeur/producteur mancunien aux racines zimbabwéennes qui reflète son parcours et propose une plongée profonde et introspective dans son for intérieur, sur fond de Grime et de rap déconstruits, fusionnés avec une variété de sons afro-diasporiques.

HOME FRONT – Nation (feat. Cal Graham) (La Vida es un Mus Discos)

Après un premier essai discographique “Think of The Lie” paru en décembre 2016, les canadiens de Home Front nous livre un premier long format, Games of Power, qui élargie leur palette sonore : new wave, pop et post punk se percutent pour donner un album varié qui ne perd jamais le fil, soutenu par une énergie très punk qu’on retrouve notamment sur le titre “Nation” aux connotations oi! parfait pour attraper l’épaule de ton voisin et ne plus la lâcher en chantant le refrain à tue-tête.

MODEL/ACTRIZ – Crossing Guard (True Panther)

Attention, ici on met une pièce sur ce groupe qui risque de faire parler de lui dans un futur très proche. Dogsbody est le premier album de Model/Actriz, originaires de Brooklyn qui propose un mélange parfait de post punk épileptique et de transe techno synthétique. Seul bémol ? Peut être trop monotone à la longue. Mais certains singles sont imparables.

HININ – Rêve Adolescent (Medication Time records)

Nos Tullistes préférés, locaux de l’étape, sympathisent avec les Brestois de Litovsk sur un split (= un disque partagé) pour proposer, outre un nouveau morceau, cette reprise du mythique “Teenage Kicks” des non moins mythiques Undertones dans une version revisitée, francisée et passée à la moulinette cold wave. Le tout enregistré avec les moyens du bord et diffusé par bon nombre d’activistes ultra-indé : Bad Health records, Dans le Vide, Donnez Moi du Feu, Going Postal, Hidden Bay, Medication Time et Senseless Acts of Anger

I:CUBE – Kaszio Plus 1 (Versatile records)

Explorateur des musiques électroniques et bien connu sur la scène française, I:Cube nous fait le plaisir de revenir avec un nouvel album, après 10 ans d’absence. Huit morceaux créés presque entièrement en improvisant avec des synthétiseurs, séquenceurs, boîtes à rythmes et unités d’effets. Enregistrés en temps réel, avec très peu de post-édition. Eye Cube est un disque très personnel, guidé par l’émotion et l’improvisation, une balade nocturne mélancolique.

DEATH & VANILLA – Find Another Illusion (Fire records)

Ce trio de Malmö en Suède manie la dream pop psychédélique depuis plusieurs années, ajoutant dans Flicker des influences reggae dub, des spirales synthétiques rappelant Can et des sons pop plus rêveurs à la Cure.

SHANA CLEVELAND – Faces in the Firelight (Hardly Art)

Manzanita est le nom commun d’un petit arbre à feuilles persistantes que l’on trouve en Californie qui possède de fortes propriétés médicinales. C’est aussi le nom du nouvel album de Shana Cleveland, artiste, écrivaine, compositrice et musicienne, membre du groupe La Luz. Une folk psychédélique soyeuse et lumineuse inspirée, dans les textes, par la poésie new-yorkaise des 60’s.

TELEHEALTH – Do The In Between (Autoproduction)

Ce joli camaïeu de vert qu’on retrouve sur la pochette de Content Oscillator, premier album de Telehealth, nous a d’abord attiré l’œil. Une fois qu’on a jeté une oreille dans ce mélange de kraut-pop synthétique teintée d’influences new-wave et post-punk minimalistes rappelant Devo, nous avons signé et validé. A l’inverse d’un label qui, visiblement, n’a pas encore ouvert le chéquier. 

YALLA MIKU – Asmazate (Les Disques Bongo Joe)

Vous le saurez, on aime beaucoup le travail que propose les trublions helvètes du label Bongo Joe records, porté par les deux Cyril (Bondi et Yétérian) du duo Cyril Cyril (ça ne s’invente pas).
Empruntant autant au folklore gnawa et érythréen qu’au krautrock et à l’électro-trance, le premier album militant de Yalla Miku dissout les frontières sonores et imagine un monde sans frontières géographiques, où les gens sont libres de se déplacer sans danger.

DICK STUSSO – Dinner For Two (Hardly Art)

“S.P” est le troisième disque de Nic Russo, le premier en 4 ans. Nic compose sa musique en imaginant les déboires de son alter-égo Dick Stusso plongé dans une saga de chasse à l’argent ayant pour toile de fond un monde en perpétuelle décadence. Cool. En résulte une série de morceaux courts de country alternative lo-fi et un poil barrée.

JASON JOSHUA – La Voz De Oro (Mango Hill records)

Deuxième long format pour Jason Joshua et sa voix d’or sur le label floridien Mango Hill records. La Voz de Oro parle d’amour, de bonheur et même de chagrin d’amour, de tristesse et de trahison. Sa palette musicale s’élargit et s’ouvre sur des paysages sonores de Latin Soul, de Pop, de Funk, de Salsa et même de Cinematic Psychedelia. Cet album est une véritable dédicace à l’ère de la fin des années 60 et du début des années 70, avec une dévotion fidèle à Fania, Motown, Curtom et Stax records.

JALEN NGONDA – If You Don’t Want My Love (Daptone records)

Jalen Ngonda est un artiste londonien et une pépite à suivre dans l’univers de la “sweet soul” internationale, révélée sans grande surprise par les maîtres de l’écurie Daptone records. Une soul sophistiquée déjà poussée par les meilleurs arrangeurs et producteurs de la scène actuelle et une voix charmante, élégante. On répète : A suivre.

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