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[Retour sur] Les Francophonies en Limousin #34

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L’Homme en Bleu aime les événements culturels. Il aime vous les partager, vous proposer de gagner des pass pour certains d’entre eux, mais pour la première fois, il vous propose d’avoir un regard post-événement.

Aujourd’hui, LHEB pose ses bottes et met son chapeau mou de reporter, afin de vous faire un retour sur l’édition #34 des Francophonies en Limousin.

Un événement prolifique qui nous proposait il y a 1 mois (20-30 septembre dernier), une alchimie bien équilibrée entre théâtre, danse, musique ou encore diverses lectures…
Voici la sélection des représentations favorites de tonton l’Homme en Bleu.


“Kalakuta Republic”

Ce spectacle de danse crée entre le Burkina Faso et la Belgique et chorégraphié par Serge Aimé Coulibaly s’inspire de l’oeuvre musicale de Fela Kuti. Chanteur et saxophoniste nigérian, Fela Kuti est considéré comme le père de l’Afrobeat et dont la musique et la volonté politique ont bercé l’Afrique de l’Ouest des années 70. Connaitre ce monsieur pouvait participer à apprécier « Kalakuta Republic » – ce n’était pourtant pas le cas de ton humble serviteur, et tout s’est quand même très bien passé. 

Si les deux aspects de la vie de Fela Kuti sont la musique et la politique, le spectacle lui rend en effet un bel hommage ; les danseurs incarnent une certaine force de l’engagement, de l’enthousiasme à la force jusqu’au dépit et au découragement, en passant par les affrontements. L’ensemble du spectacle a proposé un joli travail de rapport entre groupe et individus qui vient faire écho aux schémas d’éveil politique. 

Après une première partie un peu longuette et lancinante au goût de l’homme en bleu, le retour d’entracte en musique et en danse sonne le début d’une deuxième partie bien plus rythmée. Le décor si propre du début a laissé place a une explosion de chaises et de tables renversées, ambiance fin de (très) grosse soirée. La scène exprime très bien le sentiment de lendemain d’insurrection, avec un goût de « et maintenant, on fait quoi ? ». Et bien on tire parti de ce que l’on a : on utilise ce qui est à portée de main pour transcender le réel et le rendre meilleur : c’est comme ça qu’on se retrouve notamment a faire une chorégraphie avec des chaises. Et l’homme en bleu trouve ça bien vu.

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[column] Les + :

– L’ambiance de la deuxième partie
– Le retour en salle du public alors que les artistes sont déjà en train de danser

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Le – :

– Les longueurs de la première partie
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“Monstres, on ne danse pas pour rien”

Le pitch :

« Monstres » est également un spectacle de danse, mais avec un aspect plus théâtral. Son chorégraphe est le congolais DeLaVallet Bidiefono, fondateur de la Compagnie Baninga et initiateur de l’Espace Baning’Art, un lieu de création et de résidence artistique consacré à la danse qui a ouvert en 2015 à Brazzaville. 

Le spectacle revient sur la décennie qui ont précédé l’ouverture de ce centre, de ce qui n’était qu’un rêve au chantier final de construction, en passant par toutes les épreuves à affronter, dont la guerre et la dictature. C’est ainsi qu’est né cette pièce incroyable, enthousiaste et enthousiasmante, qui vient célébrer cette réussite et la combativité qui lui a permis d’exister mais qui revient aussi sur les moments de doutes, de douleur et de désillusion. Loin d’être un regard vers le passé, « Monstres » fait du présent une fête pleine d’espoir et d’énergie. On ressent le bouillonnement d’une construction artistique en cours, qui est représentée notamment par le chantier qui prend réellement place sur scène (échafaudage et brouettes à l’appui).  

Gros coup de cœur pour l’homme en bleu.

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Les + :

– Beaucoup de créativité et de rythme, un spectacle dont on sort avec le sourire aux lèvres
– La présence des musiciens sur scène, dans un espace dédié en haut des échafaudages

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Les – :

– Difficile de trouver des moins… Peut-être certains passages théâtralisés qui trainent un peu en longueur
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“Les Héros”

Le pitch :

« Les Héros » est une pièce de théâtre en musique belge jouée pour la première fois en France lors des Francophonies. Sur scène, seulement deux personnages : Dominique Pauwels, qui met le spectacle en musique et se déplace parfois silencieusement dans l’espace, et le personnage joué par Josse de Pauw.

Le monologue répétitif de ce dernier a de quoi lasser face à une thématique pourtant intéressante : un homme qui ne sait pas nager assiste impuissant à la noyade d’une jeune fille. Après être revenu longuement sur cet accident, il interroge la notion de héros. Ici encore, la question est passionnante : qu’est-ce qui fait un héros ? Mais elle entraîne une réponse sous la forme d’une longue liste d’événements historiques dont l’homme en bleu a perdu le fil, et qui lui laisse penser que, cerise sur le creusois, il n’y aurait pas de héros aujourd’hui. 

Pour finir, l’homme en bleu n’a pas vraiment compris le strip-tease de l’acteur pour peindre avec son corps sur des bâches pendant plusieurs minutes. Si le sens lui a échappé, ce serait dommage pour un art dont la valeur première est le partage avec le public.

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Les + :
– La thématique intéressante
– Le fait que le spectacle ait eu lieu dans une petite salle (CCM Jean Gagnant), créant une proximité directe avec la scène.

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Les – :
– La monotonie du monologue et de la musique
– Les accessoires de mise en scène dont l’Homme en bleu n’a pas forcément compris le sens. Idem pour la nudité de l’acteur en train de peindre.
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« Voyage en bordure du bout du monde »

Le pitch :

Inspiré des films d’épouvante des années 50 et du théâtre forain, Voyage en bordure du bord du bout du monde est une épopée cosmique retraçant les terribles aventures du philosophe Sophoclès.
Cette odyssée, teintée de Grand Guignol et de philosophie vernaculaire extra-terrestre, est construite sur nos peurs. Le récit emprunte aux classiques du genre pour jouer autant avec nos craintes qu’avec nos représentations.

Tragédie, magie noire et créatures du bord du bout du monde : Rien ne marche comme prévu dans cette histoire qui dérape sans cesse.
Les erreurs techniques et les effets spéciaux amateurs se multiplient, les comédiens se blessent, si bien que l’on ne se sait plus démêler le vrai du faux dans cette surenchère permanente.
Les péripéties de Sophoclès nous entraînent dans un voyage lointain, rempli de cascades, de suspens et de grands frissons.

L’avis de l’homme en bleu :
La compagnie des 3 points de suspension n’a pas laissé l’homme en bleu de marbre ! En effet cette année, les francophonies en Limousin ont ouvert les festivités sur une note rock’ambolesque !

Un spectacle déjanté, sur fond de décors de bric et de broc, faussement prêt à s’effondrer, le tout dans une mécanique bien huilée. Un spectacle haut en rebondissement : l’homme en bleu n’en croyait pas ses yeux lorsqu’un poulpe catapulté a attéri au milieu du public.
Petits et grands n’ont pas boudé leur plaisir face à ce show de comédiens acrobates. Un succès donc pour l’ouverture de cette 34ème édition des francophonies en Limousin…

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Les + :
– Un spectacle tout en un :
Du cirque, de la comédie, de la musique et du chant : en bref, une performance artistique qui s’inscrit parfaitement dans l’espace public.
– Un spectacle pour tous : aussi bien adulés par les enfants que par les plus grands !
Les – : l’homme en bleu ne saurait trouver de point négatif à ce spectacle Ô combien jouissif !

« Eddy merckxx a marché sur la lune »

Le pitch :

Le 20 juillet 69, Neil Armstrong marche sur la lune. Eddy Merckx remporte son premier Tour de France. L’auteur Jean-Marie Piemme était devant sa télé. C’est le point de départ de cette pièce qui parle d’hier pour raconter la société d’aujourd’hui. Max, le personnage central de la pièce, a été conçu par ses parents au soir de ce fameux 20 juillet. Expatrié à New-York, il revient vivre en Europe.

Une Europe bousculée par les vagues d’attentats terroristes. Il nous raconte son histoire , en passant par celle de ses
parents, la génération de 68.

L’avis de L’homme en bleu :

Eddy Merckxx a marché sur la lune, et l’homme en bleu s’est fait une joie de partager sa passion du cyclisme, avec cette équipe de 10 talentueux comédiens, symbole d’une jeunesse actuelle.
Une histoire d’amour qui se raconte, imaginée sur le sort d’un prétendu spectateur arrivé en retard.

L’amitié, la société, leurs déboires. Le passé, le présent, le futur… Le temps qui passe… des gens qui disparaissent, lorsque d’autres eux, réapparaissent… Des personnages incarnés à tour de rôle par l’ensemble des comédiens, qui livrent là une réelle performance d’acteur.

L’homme en bleu, fut submergé par ses émotions, oscillant entre le rire, et les larmes. Une chose est sûre, c’est le cœur léger qu’il a quitté la lune pour regagner la terre, la tête quelque peu dans les étoiles certes, mais regonflé à bloc devant la générosité de ce spectacle qu’il te recommande vivement.

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[column]Les + :
– Une mise en scène et une scénographie sublimant parfaitement le texte porté par des comédiens épatants.
– Des personnages centraux interprétés à tour de rôle par l’ensemble de la troupe : bluffant.[/column]
[column]Les – : l’homme en bleu fut déçu de voir qu’il restait bien des sièges vides le soir de sa venue au spectacle, qu’il te conseille pourtant fortement de consommer, et ce sans modération ![/column]
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« Rumeur et petits jours » :

Le pitch :

Le spectateur est ici le public d’une émission radio. Dans une atmosphère enfumée rappelant les années 70, un groupe de chroniqueurs se réunit autour d’un projet commun : dénicher de la beauté. A l’heure de la 347ème émission, ce projet est-il devenu trop désuet au regard du monde qui les entoure ? Il est en tout cas mis à mal d’entrée de jeu par l’annonce d’une décision venue d’en haut…

La cohésion et l’idéal du groupe, sont alors mis à rude épreuve. Mais de quoi cette épreuve est-elle le nom ? Restent aux chroniqueurs leur liberté de ton et la mise en mouvement d’une pensée chorale pour espérer déconstruire ce qui les contraint, et y résister coûte que coûte.

L’avis de L’homme en bleu :

C’était l’une des pièces très attendue par l’homme en bleu, et pour te dire vrai, il n’a pas été déçu ! Les cinq comédiens du Raoul collectif ont livré là un show radiophonique teinté d’humour, d’absurdes profondeurs, de sarcasmes et autres fantaisies.

Des personnages dont les identités individuelles brillamment interprétées par ces 5 artistes belges, ont su mettre en lumière l’absurdité des idéologies contraires dans notre société, celle de la majorité, contre celle des minorité, les idées communautaires contre celles des individualités.

Un spectacle là encore apprécié du public, qui a même pu prendre part au débat, à l’occasion de la venue sur le plateau de TINA (*There Is No Alternative). Un personnage qui nait sous nos yeux, poussant ainsi le public et les chroniqueurs, à s’interroger ensemble sur la vision unique d’une société basée sur le profit, obéissant aux lois inéluctables du capitalisme.

Un spectacle teinté de politique et de pensées intellectuelles, servi dans une atmosphère visuelle des plus esthétiques et temporellement exotique.

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[column]Les + :
La scénographie qui nous fait voyager dans le temps, et l’atmosphère d’un studio de radio « comme si on y était ».[/column]
[column]Les – :
– Les questions du public posées à TINA, quelques peu restées sans réponses…
– Parfois quelques petites longueurs qui par moment, pouvaient perdre un peu le spectateur.[/column]
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Bonus

Enfin pour terminer, l’homme en bleu tenait à revenir sur un autre événement marquant de ces francophonies. Il a en effet assisté à la remise du 15ème prix Sony Labou Transi, qui cette année récompensait Le poisson belge, de Léonore Confino.

L’homme en bleu souhaite souligner qu’il a été agréablement surpris par la prestation des lycéens ayant participé à la mise en lecture du sublime texte de
l’auteure. Des lycéens qui d’ailleurs, ont été accompagnés par la compagnie de Théâtre Méthylène, qu’il semble évident de féliciter pour ce magnifique travail.

Un moment d’échange et de partage en présence de l’auteure, qui n’a pas laissé insensible un public touché en plein cœur, lors du témoignage offert par la
lauréate, à l’occasion de ses remerciements.

Selim
Co-fondateur et responsable partenariats & événements de lhommeenbleu.fr.

Le Château de Montbrun, par @petit.yogi

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