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LHEB Rencontre : Régis Mazabraud, animateur sur France Bleu Limousin !

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Portrait de Régis Mazabraud.
Régis Mazabraud est animateur radio sur France Bleu Limousin. Il anime l'émission "ça vaut le détour" entre 16h et 19h.

Régis Mazabraud est animateur radio sur France Bleu Limousin. Tous les jours, Régis traite de l’actualité locale et donne la parole à des personnalités qui font vivre le territoire. L’homme en Bleu a su profiter des vacances de l’animateur à la voix suave pour prendre une petite mousse en sa compagnie. Rencontre.


Salut Régis. Alors, t’es pas trop impressionné de te retrouver à la table de l’Homme en Bleu [rire caché] ?

Au contraire, ça me fait très plaisir. Je te suis depuis le début, je trouve ton média très pertinent et j’aime bien le côté décalé de tes articles. Je me dis que ça devrait être plus lu. Pour tout te dire, il m’arrive même de regarder ton webzine pour glaner quelques idées pour mes émissions. 

Bon par contre, ça me fait vraiment bizarre d’être interviewé. J’ai l’habitude d’être de l’autre côté du micro, l’exercice est donc assez marrant et assez déstabilisant à la fois. En plus, je n’ai rien à vendre. Après tout, je suis juste une voix qui parle des gens et qui parle aux gens. À toi de me dire si j’ai des choses à dire !

Tu sais, c’est une rencontre, le sujet c’est toi. Déjà, qui est Régis Mazabraud ? Si tu devais définir tes grands traits de personnalité ?

Je pense que je suis quelqu’un de vraiment passionné. J’ai 45 ans, ça fait plus de 25 ans que je fais de la radio au quotidien et j’aime toujours autant ce métier. J’aime m’intéresser aux gens, j’aime leur donner la parole et je prends toujours autant de plaisir pendant mes émissions. Il n’y a pas une seule journée où je traîne des pieds pour aller travailler.

L’autre trait de caractère qui me paraît important chez moi, c’est mon côté observateur. J’ai toujours préféré observer les gens, essayer de les comprendre et tenter de mieux cerner le monde qui nous entoure. Je ne suis pas un mec « tranché » ou « engagé », je suis quelqu’un qui doute beaucoup et qui pense qu’il y a des bonnes choses à prendre chez tout le monde. 

Après, je crois être un gars assez simple, je ne me prends pas la tête et je ne suis pas du genre à péter dans la soie. Je n’aime pas trop crier mon opinion à qui veut l’entendre. Je suis plus dans l’écoute, je préfère mettre en avant les gens plutôt que moi-même.

Régis Mazabraud à Radio France Limoges.

En 1993, à l’âge de 20 ans, Régis animait ses premières émissions sur Radio France Limoges.

Es-tu originaire du Limousin ? Peux-tu nous parler de ton enfance et de ta situation familiale actuelle ?

Je suis un Limousin pur jus ! Je suis né et j’ai grandi à Solignac jusqu’à l’âge de mes 18 ans. Mes parents y habitent toujours d’ailleurs. Je suis également fier de t’annoncer que je suis un descendant de Joseph Mazabraud, grand poète et chansonnier français qui a notamment écrit Lo Brianço, une chanson qu’on chantait à la fin des repas. À Limoges, t’as même une rue qui porte son nom.

Sinon, j’ai un grand frère qui habite à Tulle et une grande sœur qui habite à Paris. J’étais le petit dernier d’une famille de trois enfants, j’ai eu une enfance assez calme, tout ce qu’il y a de plus normal. Je crois que je n’étais pas trop pénible comme gamin. S’agissant de ma vie actuelle, écoute, c’est le grand classique : marié, deux enfants, un chien, un chat et une maison à Limoges.

Peux-tu nous parler de ton parcours scolaire et de tes expériences professionnelles ? Quelles études as-tu faites ? Tu voulais faire quoi dans la vie quand t’étais jeune ?

J’ai toujours eu beaucoup de mal avec l’école et les études. Ça m’a toujours un peu emmerdé. Je n’étais pas un mauvais gars mais ça ne m’intéressait pas. En général, je faisais marrer les copains et les profs. Je faisais pas mal de conneries mais j’avais le don de ne jamais me faire choper. J’ai passé mon bac mais je ne l’ai même pas eu !

Au début, je voulais être caméraman. Finalement, j’ai découvert la radio assez tôt et ça a totalement changé la donne. Tu sais, tout ce que j’ai appris, je l’ai appris sur le tas. À l’époque, les mecs savaient te faire confiance. S’ils sentaient que tu en voulais, ils te donnaient ta chance. Je ne sais pas si ça marche toujours comme ça aujourd’hui. Les recruteurs et les entreprises sont hyper regardants sur les diplômes et les études, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose.

Sinon, j’ai monté une société de communication en 2001 qui s’appelait « Option com ». On a monté ça avec quelques amis mais ça n’a pas marché longtemps. On était des bons créatifs mais de très mauvais gestionnaires !

Comment as-tu découvert la radio ? Comment devient-on animateur radio sur France Bleu Limousin ? 

J’ai découvert la radio lorsque j’avais 17 ans. À l’époque, j’étais en seconde au lycée Gay-Lussac. Un jour, le conseiller d’éducation entre dans la classe et il nous explique qu’il souhaite mettre en place un « club radio » au sein du lycée. Ce club était assez sérieux, on avait un partenariat avec Radio France Limoges – l’ancêtre de France Bleu Limousin. Dans ma classe, on était deux à vouloir rejoindre ce club : une fille qui venait tout juste d’arriver dans ma classe et moi-même. Je n’avais aucune idée dans quoi je m’embarquais mais ça me bottait vraiment ! C’est là que je suis tombé amoureux du micro. 

On faisait notamment des micros-trottoirs. On allait voir les Limougeauds et on leur posait des questions liées à l’actualité. Je me souviens, on travaillait avec des vieux Nagra – des magnétophones à bandes –, on faisait les montages avec des ciseaux, c’était vraiment top. Tout était artisanal mais on a appris pleins de trucs. C’était un vrai boulot, ça nous prenait beaucoup de temps. Au début de l’année, on était une vingtaine dans le « club radio » puis on a fini à deux, moi et un autre gars.

À la fin de l’année scolaire, j’approchais de mes 18 ans et je cherchais un boulot pour l’été. Je suis allé voir le directeur de Radio France Limoges pour lui dire que j’aimerais bien faire de la radio pendant l’été. Il a été super sympa, il m’a confié une tranche horaire le dimanche après-midi. C’était une petite émission mais c’était une émission en direct, ce qui n’était pas rien ! J’ai donc signé mon premier contrat radio à l’âge de 18 ans.

Je dois dire que je dois beaucoup à un animateur radio qui s’appelait « Freud » – Alain Fredonnet. C’était son nom d’antenne à l’époque. Il m’a vraiment bien accompagné, il m’a donné pleins de conseils, c’est vraiment grâce à lui que je suis devenu totalement passionné de radio. Le mec était un pionnier, il avait plein d’idées, c’était vraiment un chouette type.

Tu peux nous parler de ton émission « Ça vaut le détour » ? C’est quoi la journée type d’un animateur radio ?

Depuis janvier 2018, je suis sur la tranche horaire 16h-19h avec mon émission « Ça vaut le détour ». Comme on a eu quelques départs à la retraite, il a fallu qu’on se réorganise et qu’on redistribue les tranches horaires. Dans l’émission, on fait intervenir des gens qui portent un projet ou une initiative originale, on fait venir des chroniqueurs ou des experts, on parle cinéma, actualité, littérature, etc. Le 16h-19h, c’est vraiment une tranche horaire qui marie information, divertissement et loisirs. On retrouve aussi les Dernières Nouvelles du Limousin dans cette émission. 

En gros, j’ai deux choses à faire quotidiennement : trouver des sujets pertinents et construire l’émission. Pour trouver des sujets, je lis la presse, je regarde mes emails, j’écoute mes collègues, je passe des coups de téléphone, bref, je tends l’oreille. Tu sais, en 25 ans de métier, tu finis par connaître pas mal de gens. Certains viennent naturellement vers toi quand ils pensent avoir un sujet pertinent pour ton émission.

Après, je suis vraiment libre de m’organiser comme je veux pour faire mon émission. J’ai une mission à remplir, une tranche horaire à animer, tant que le boulot est fait, personne ne viendra m’embêter. Si un jour, j’ai envie de rester chez moi une matinée pour préparer des sujets, je peux le faire.

Comment sélectionnes-tu tes sujets ? Es-tu seul maître à bord s’agissant de la ligne éditoriale de l’émission ?

C’est une vraie chance que j’ai dans mon travail. Je suis entièrement libre de construire mon émission comme je suis libre de traiter les sujets qui m’intéressent. Quand on te confie une tranche horaire, on te fait vraiment confiance, ce qui est vraiment appréciable.

Nous avons tout de même un cahier des charges et une ligne éditoriale à respecter qui nous viennent directement de Radio France. Après, tu habilles tes émissions comme tu veux, t’es libre de les structurer comme tu l’entends. Le but, évidemment, c’est de régionaliser ton émission en évoquant des sujets de proximité. À nous d’être malins et d’apporter notre petit grain de sel.

Tu peux nous parler des « dernières nouvelles du Limousin » ? C’était quoi l’ambition de départ de l’émission ?

C’est moi qui ai proposé cette émission. Je me suis inspiré d’une émission que je faisais il y a bien longtemps et qui s’appelait « Coin de rue ». C’était un focus de 3 min sur la ville de Limoges, j’allais voir des commerçants et je discutais avec eux. La recette marchait plutôt bien et c’était un bon moyen de stimuler l’audience à Limoges.

Au début, l’émission s’appelait « Les dernières nouvelles de la capitale » mais on a vite opté pour « Les dernières nouvelles du Limousin ». On s’est dit qu’il fallait aussi parler de Brive et de Tulle sachant qu’il y a pas mal de choses intéressantes qui se passent là-bas. L’idée, c’est d’aller chercher une information sympa, une initiative ou un parcours atypique. Ça peut être une rencontre, un portrait, une entreprise avec toujours la volonté de donner la parole à quelqu’un. 

Je suis content que l’émission marche toujours. Tu sais, les Dernières Nouvelles du Limousin, ça fait partie des émissions les plus écoutées en replay.

Est-ce que tu connais le stress ? Le petit malaise d’avant émission ? La boule au ventre ?

Oui, je connais bien cette sensation. D’ailleurs, je me souviens très bien de cette toute première émission en direct quand j’avais 18 ans, j’avais bu une petite fiole de whisky cul sec juste histoire de me donner un peu de courage. J’étais hyper stressé !

Après c’est complètement normal d’avoir le trac. Encore aujourd’hui, il m’arrive d’être stressé ou angoissé. Mais si tu maîtrises bien tes sujets et que ton émission est bien préparée, il n’y a aucune raison de stresser.

Comment fait-on pour être bon à la radio ? Si tu devais donner des conseils à un jeune animateur radio ?

Le secret, c’est d’être bien dans sa tête et bien dans ses baskets. Il faut être naturel, simple et s’adresser aux gens. Il ne faut surtout pas jouer un personnage, il faut parler aux gens comme tu leur parles dans la vie. Il faut aussi bien préparer son émission. Une émission bien préparée, c’est essentiel.

As-tu une passion ou un loisir qui occupe une grande place dans ta vie ? 

Alors, ce qu’il faut savoir, c’est que pendant deux ans et demi, j’ai fait la matinale de France Bleu Limousin et je t’avoue que ça prend un temps fou. Tu te lèves à 4h00 le matin et tu te couches à 21h00. C’est un peu particulier comme rythme de vie. Du coup, je t’avoue que je n’ai pas pu faire grand-chose pendant cette période.

Aujourd’hui, je fais un peu de photo et de vidéo mais je ne suis pas un professionnel. Mes réalisations sont propres mais ce n’est pas professionnel. Sinon, je cours avec quelques copains, j’ai notamment fait le semi-marathon de Paris et de Bordeaux. J’ai aussi fait les foulées du Populaire en 48 min. Pour un mec qui fume et qui picole un peu, ce n’est pas trop mal. En général, je cours sur les bords de Vienne.

Sinon, j’aime bien faire des trucs de hipster. Récemment, je me suis acheté une super coccinelle de 1973, l’année de ma naissance. Elle est magnifique ! Elle est totalement dans son jus et elle marche super bien. On fait des ralliements le week-end avec des potes.

Est-ce que t’as toujours eu une voix aussi sexy ? Tu fais des exercices pour la préserver ?

Écoute, c’est sympa. J’avoue que ma voix est totalement naturelle. Je ne fais aucun exercice particulier, je ne gobe pas des jaunes d’oeufs ou quoi que ce soit. Elle te paraît normale quand je te parle ?! Tu la reconnais ?! Après, j’avoue que je suis un fumeur et il m’arrive de boire quelques verres, c’est tout.

Tu sais, sur la voix, je vais te raconter une anecdote. Un jour, on avait fait venir des acteurs à France Bleu pour poser des voix off. On s’était dit que ça allait être top, que les mecs étaient des comédiens et que ça allait bien marcher. En fait, les résultats étaient très décevants. C’était hyper forcé et surjoué. Bref, il faut vraiment rester naturel et sincère dans ce que tu fais et dans ta façon de t’exprimer. Les gens s’en rendent compte.

Si tu devais désigner un truc qui t’agace vraiment à Limoges. Ce serait quoi ?

Je ne vais pas être original, c’est vrai que s’agissant des transports, c’est un peu pénible. J’aimerais vraiment que ma ville soit plus accessible, d’autant que tous les gens qui viennent à Limoges sont en général hyper contents de leur séjour.

Si tu devais désigner un truc vraiment bien à Limoges. Ce serait quoi ?

Là encore, je ne vais pas être original : la qualité de vie ! Franchement, le rapport qualité/prix est top. Sinon, je serais vraiment content que l’hyperloop débarque à Limoges. Je trouve le projet hyper intéressant.

Les grèves de la SNCF, plutôt POUR ou plutôt CONTRE ?

Honnêtement, je n’ai pas trop d’avis sur la question. Je n’aime pas trop prendre parti parce qu’il y a des arguments favorables de tous les côtés. Je te dirais que je suis totalement partagé sur la question.

La réforme territoriale qui fusionne les petites régions, plutôt POUR ou plutôt CONTRE ?

Honnêtement, je ne le sens pas très bien pour la région Limousin. Ce qui m’ennuie avec la Nouvelle Aquitaine, c’est que tu rassembles des gens qui n’ont pas forcément la même façon de vivre, le même langage ou la même météo. Après, là encore, t’as des arguments pour… bref, tu vas te moquer de moi mais je ne suis pas tranché sur la question. J’imagine déjà le titre de ton article « Régis Mazabraud, l’homme sans avis ! ».

Le coca dans le whisky, plutôt POUR ou plutôt CONTRE ?

Là, j’ai un avis bien tranché. Totalement contre ! Un whisky se boit évidemment sans coca. Et sans glaçons aussi. Pour moi, le whisky se boit pur.


Pour découvrir le taf de Régis, n’hésitez pas à aller le voir ici

Martin
Cet auteur.trice n’est plus dans la rédaction !

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