Dans une autre vie, l’Homme en Bleu aurait été historien ! Eh oui, il a toujours été fasciné par le patrimoine si riche de notre belle France (et de notre campagne du Limoumou’ évidemment !). Mais ce qu’il aime par dessous tout c’est découvrir la petite histoire, les légendes et superstitions qui la rendent si énigmatique. Pour ce nouveau format, c’est la commune de Veyrac qui ouvre le bal !
Il était une fois : Veyrac
Le nom de Veyrac remonte à l’époque gallo-romaine où le domaine se nommait alors Varius. De 1083 à 1789, son appellation a varié pas moins de 7 fois pour finalement prendre son nom définitif connu à ce jour !
Le noyau ancien du bourg s’est formé autour du vieux château et de l’église comme il était courant à l’époque médiévale . C’est Jean de Veyrac, prévôt de Saint-Junien, devenu le 51e évêque de Limoges qui construit ce château au XIe siècle. Ce dernier servait de repaire aux compagnons de Jean de Veyrac durant la guerre sainte contre Jean Sans Terre. Pendant la Révolution, l’ancien logis seigneurial fut complètement détruit. Il reste aujourd’hui seulement le donjon de plan octogonal et est désormais une propriété privée.
D’autres bâtiments témoignent d’un riche passé tels que l’ancien bureau de poste qui était autrefois le presbytère. Le plus connu d’entre eux est certainement le pont colombier. Il est devenu le symbole traditionnel de Veyrac.
Classé monument historique depuis 1973, il est le seul en Europe à être construit sur une rivière. Le passage sur le pont couvert était autrefois réservé au nobles qui bénéficiaient du droit d’élever des pigeons dans la partie supérieur du pont. Le Colombier a d’ailleurs abrité jusqu’à 4 000 pigeons.
L’anecdote qui fait sourire
Contexte : Jean Sans Terre, roi d’Angleterre, a régné de 1199 à 1215. Il a encouru la confiscation de toutes les états qu’il avait en France. Il n’avait pas comparu à la citation des pairs de France sur le meurtre d’Artus. C’est pourquoi le Limousin passa de la domination anglaise à celle de Philippe Auguste. Jean se fait excommunier de 1209 à 1213 mais retrouve son titre par la suite.
Autrefois, le roi Jean sans Terre venait chasser dans la région dans une belle forêt nommée Bernac pour narguer Jean de Veyrac alors évêque de Limoges. Ce qui avait le don d’agacer particulièrement Jean de Veyrac. Mais il faut dire que Jean sans Terre était un roi particulièrement méprisé. Une rivalité naquît entre les deux hommes.
A charge de revanche en 1214, Jean sans Terre, ayant retrouvé ses titres, réapparaît en Limousin pour obtenir la soumissions des seigneurs de la province. A l’égard de Jean de Veyrac, les sanctions sont davantage représentatives d’un combat mené contre un baron infidèle que d’une opposition à un évêque. Ainsi, Jean Sans Terre oblige Jean de Veyrac à se soumettre!
Un combat de coqs comme on les aime!
sources : veyrac.fr / france 3 région nouvelle aquitaine / Histoire de Limoges et du Haut et Bas Limousin
Merci pour cet article qui m’a permis d’apprendre de moult choses.
Bonne journée.
Avec grand plaisir !
Bonjour
Les dates de l’évêque Jean de Veyrac 1198-1218, c’est plus 12e-13e siècle, que le XIe s. ,mais un château de sa famille sur ce lieu pourquoi pas.
Le contexte de votre anecdote. Le prévôt de Saint-Junien devient évêque en période de crise avec Philippe Auguste. La noblesse du Poitou et du Limousin fait défection à Jean sans Terre. L’évêque Jean de Veyrac refuse de prononcer le serment de fidélité et de reconnaître le service vassalique. Rotuli litterarum Patentium in Turri Londinensi, ed. thomas hardy, vol. 1, Pars I, 1835, p.133 b. Voir aussi le contexte de l’Aquitaine avec l’archevêque de Bordeeraux, Hélie de malemort https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01793084/document