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Formes Vivantes, une expo pour tous les curieux

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En flânant dans la ville de Limoges, l’Homme en Bleu est passé devant le Musée Adrien Dubouché et a décidé d’y faire une petite visite ! Il a suivi « Formes vivantes », une exposition qui met en évidence les liens existants depuis des siècles entre la céramique et la nature.

Après sa précédente visite automnale au Musée et jardins Cécile Sabourdy à Vicq-sur-Breuilh, suivez l’Homme en bleu au fil de cette passionnante exploration au cœur du vivant, où se sont réunies les connaissances et savoirs-faire d’artistes, d’artisans, d’historiens et de scientifiques du XVIe siècle à nos jours.


La céramique à la conquête du vivant

Le milieu du vivant est éphémère, tandis que la céramique, elle, est une matière inerte et durable. Ce sont d’ailleurs deux thèmes que tout semble opposer ! Pourtant, il n’en est rien : chercheurs et scientifiques ont effectué des études entre l’argile et les origines de la vie. L’homme en bleu nous livre donc ici un aperçu des créations artistiques de toutes les époques, exprimant leurs différentes perceptions du vivant.

« Les moulages à vif » ingénieux de Bernard Palissy …

La visite commence avec l’exploration du vaste milieu vivant par Bernard Palissy. Soucieux du détail, passionné par le milieu aquatiques, comprenant amphibiens, végétaux et crustacés, il est l’un des premiers savants et artistes de la Renaissance à effectuer des moulages d’animaux vivants, ou tout juste morts, dans le but d’obtenir un résultat le plus fidèle possible à la nature.

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Deux moules issus de l’Atelier de Bernard Palissy. Plâtre et terre cuite, vers 1565-1570.

Il intégrera cette technique naturaliste dans la réalisation de ses œuvres : plats et sculptures en céramique, tous ornés d’animaux en relief, révélant principalement les détails de leur corps. Une technique qui nous montre une véritable familiarisation avec ces espèces vivantes.

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Plat à décor de “rustiques figulines“. Terre vernissée, fin du XVIe siècle.

Dame nature, une source de création inépuisable

Dans la continuité de la démarche de Palissy, Jean Girel, crée en porcelaine des objets dont les motifs se rapprochent de l’épiderme des animaux de la jungle, des marécages ou d’autres milieux naturels : ainsi naissent boîtes salamandres, vases imitant les tâches de la girafe, ou encore coupes reptiliennes. Le céramiste s’inspire de la richesse et de la beauté du monde vivant, en observant attentivement la nature pour reproduire de manière créative ses couleurs, motifs et textures.

Une pièce à la robe de girafe, plus vraie que nature !

Jean Girel (né en 1947), Boîtes grenouilles. Porcelaine dure, 2013.

Quand les recherches scientifiques du XVIII ème siècle influent sur la création céramique

L’intérêt pour la nature chez les artistes du XVIII ème siècle perdure. À cette époque, les recherches des scientifiques évoluent, la classification des espèces nourrissent l’univers des artistes : les objets qu’ils créent n’occupent plus uniquement une fonction usuelle, ils sont également des supports de connaissance du milieu naturel.

Etienne Evans (1733-1809). Écuelle nouvelle forme et son plateau. Porcelaine tendre émaillée, peinte et dorée, vers 1780.
François Nicolas Martinet, graveur (1731-1800). Histoire naturelle des oiseaux, volume VI, vers 1783. Ouvrage avec illustrations gravées et colorées.

L’artiste peintre Etienne Evans (1733-1809), a reproduit les illustrations scientifiques d’un manuel d’histoire naturelle pour décorer des pièces de la Manufacture royale de Sèvres.

Les animaux domestiques dans la céramique

Du côté des animaux domestiques, des sculptures mettent en lumière le travail des éleveurs.

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Léon Bureau (1866-1906)
Trophée Génisse commandé par le Comité du Syndicat de la Race Limousine. Manufacture Laporte. Porcelaine dure, vers 1898.

Cette génisse fut réalisée à la demande du Syndicat de la race Limousine et du porcelainier Raymond Laporte. À travers cette œuvre, l’objectif est de valoriser le long travail de sélection et de croisement à l’origine de la race Limousine. Elle témoigne de la capacité des hommes à maîtriser le patrimoine génétique d’un être vivant.

Avec l’Art nouveau, la nature investit notre quotidien

Après avoir contemplé les œuvres jusqu’au XIXe siècle, les visiteurs peuvent découvrir des œuvres de l’Art nouveau, où la nature investit l’espace public, comme en témoignent les bouches d’entrées du métro parisien, signées Hector Guimard, inspirées de courbes végétales !

Détail de croquis des entrées des bouches de Métropolitain parisien, de style Art Nouveau.
Emille Gallé, Congrès National de Botanique. Extrait des actes. Encre sur papier, impression photomécanique, 1900.

L’exploration de l’organique

À  leur tour, les artistes contemporains explorent un autre aspect du vivant : l’organique et l’intérieur du corps humain.

Nadège Mouyssinat (née en 1984). Neria…Moreneta du Pirineu. Porcelaine, 2017.

Entre abstraction et figuration, les pièces contemporaines de Nadège Mouyssinat, évoquent des os, muscles et tendons, crées en s’inspirant des nouvelles d’Edgar Allan Poe.

La céramique au service du vivant

Elle est utilisée pour nous soigner

La céramique est pleine de ressources ! Elle intervient aussi dans la chirurgie réparatrice, en mettant par exemple au point des implants crâniens, des prothèses oculaire ou dentaire.

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Des prothèses existent pour les différentes parties du corps…
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De haut en bas, l’innovation de la céramique biomédicale permet une compatibilité totale avec notre corps.

Ces prothèses en céramique biomédicale ont la faculté d’interagir avec l’organisme. Elles remplacent les organes et peuvent reproduire la structure minéral de l’os, parvenant à s’intégrer parfaitement au tissu osseux. À Limoges, l’entreprise I.CERAM est brillamment parvenue à créer une prothèse du sternum en céramique biomédicale.

Elle agit aussi en faveur de l’environnement

Pour finir, Eric Denes, infectiologue de la société I.CERAM et David Branthôme, spécialiste des coraux et directeur de l’Aquarium de Limoges, on eu l’initiative d’utiliser l’alumine poreuse des prothèses biomédicales pour bouturer des coraux, afin de remplacer les supports en béton, métal et plastique, nocifs pour l’environnement.

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Boutures de coraux sur alumine poreuse (I.CERAM). Décor en céramique poreuse (Aquaroche).

Suite aux résultats plus qu’encourageants, ce projet est envisagé d’être appliqué à grande échelle. Le corail, animal indispensable à l’écosystème des océans, pourra ainsi être préservé grâce à la céramique, une matière où les coraux se développent naturellement.


Pour en savoir plus sur les avancées scientifiques et la création contemporaine céramique …

  • Le catalogue de l’exposition Formes Vivantes publié aux éditions Silvana Editoriale, disponible à la boutique du Musée.
  • Un colloque les 27 et 28 janvier 2020 à la salle Louis Longequeue, à l’hôtel de ville de Limoges, organisé en partenariat avec l’Université de Limoges et avec le soutien de la ville de Limoges.

L’exposition Formes Vivantes est présentée au Musée national Adrien Dubouché jusqu’au 10 février 2020.
Accessible de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 45.

Logo Formes vivantes
Mathilde
Cet auteur.trice n’est plus dans la rédaction ! Passionnée par l'art et l'écriture, elle aime faire partager ses découvertes. Elle adore aussi la nature et partir à l'aventure dans les rues de Limoges et ses environs.

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