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Conversations(s) avec Baptiste César, artiste pluri-disciplinaire

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Le week-end dernier, L’Homme En Bleu a été se promener du côté du Vigen. S’il a bravé le froid ce n’est pas pour faire un coucou aux vaches mais pour assister à l’installation de l’œuvre de Baptiste César. Cet artiste pluri-disciplinaire sort d’une résidence de deux mois à l’Irrésistible Fraternité.
Rencontre avec l’homme pour qui “Le fiasco vide la ville”.

Champ dans lequel a été installée l’œuvre de l'artiste Baptiste César.

C’est beau le Limoumou !


LHEB : Peux-tu te présenter en tant qu’artiste et nous expliquer ton parcours ?

Baptiste César : C’est simple, c’est un parcours scolaire plutôt classique ! J’ai fait deux écoles d’art : la première c’était la Villa Arson à Nice et j’ai fait un cursus de 5 ans là-bas à la sortie du bac. Après j’ai fait un post-diplôme à Genève, à l’école d’art et de design.

Baptiste César, artiste créateur de l'installation.

Baptiste César, c’est lui !

En tout j’ai fait 7 ans d’art et après j’ai pas mal voyagé. J’ai bougé dans différentes villes : Berlin, Nice, Genève, puis en Savoie. Depuis deux ans j’habite à Paris.

LHEB : Tu te définis comme artiste pluri-disciplinaire, tu n’as aucune technique de prédilection ?

Baptiste : Non parce que je travaille sur le projet in situ. À chaque fois le medium va vraiment être en fonction du projet et de l’inspiration soit du lieu, soit de l’actualité ou encore des outils. C’est très variant.
Dans les deux écoles, que ce soit à Nice ou à Genève, on pouvait basculer dans les différentes pratiques artistiques. On pouvait piocher selon les idées. Du coup je n’ai pas une pratique d’artiste vraiment définie. Même si tout démarre toujours du dessin que ce soit pour les films, la performance ou même l’installation.

Dessin préparatoire de l'artiste Baptiste César.

Dessin préparatoire
© Baptiste César

LHEB : Tu étais en résidence à l’IF. Dans la pratique d’un artiste que représente et qu’est ce qu’amène une résidence ?

Baptiste : Pour moi ce qui est intéressant c’est que ça renouvelle la pratique. On reste pas ancrés dans des schémas prédéfinis de création artistique. Ça renouvelle aussi l’inspiration tout en permettant de ne pas rester figé sur ses acquis. 
Selon les résidences le travail va être fait avec des matériaux différents, dans des lieux ou des espaces urbains/naturels différents. L’œuvre d’art interagit vraiment avec le lieu dans lequel elle se situe.

LHEB : Ton travail est protéiforme dans le médium et dans la façon de l’aborder. Est-il toujours dépendant de la situation ? Tu pars de la situation pour aller vers l’œuvre que tu crées ?

Baptiste : Oui, je n’ai pas vraiment de pratique d’atelier où je reste à réfléchir ou à manipuler. Je pars surtout de l’actualité, des lieux et des matériaux que je trouve. Après je commence la base de dessin et d’écrits.
Une partie de mon travail d’artiste c’est de la déambulation. De l’appropriation par la marche dans la ville de l’architecture, de la topographie..
À Limoges j’ai aimé le contraste entre la ville, son côté très urbain et d’un coup le bocage typique du Limousin. Le décor est aussi intéressant que la pièce en elle-même.

Installation de l’œuvre de Baptiste César.

On avait une belle vue sur Limoges !

LHEB : Dans ton travail on retrouve très souvent des jeux de mots. Quelle part accordes-tu au langage ?

Baptiste : J’aime beaucoup le travail du haïku, du jeu de mots ou du décalage des mots. J’aime voir comment, par le biais d’un changement de point de vue, un lettrage qui peut paraître publicitaire devient poétique. C’est vraiment du situationnisme : c’est comment s’adapter et avoir une interaction directement avec le public. Le langage ça marche bien pour ça. 

LHEB : Tu peux nous en dire quelques mots de l’œuvre créée à l’IF ?

Baptiste : À la base je n’étais pas sûr de faire une phrase. J’avais l’idée d’une sculpture avec du bois. Je me suis finalement rendu compte que ce bois de charpente pouvait faire une typographie assez intéressante.

C’est vraiment l’objet typographique qui m’a intéressé, la lettre en tant qu’objet lettre.

J’ai fait des tests et après j’ai commencé à chercher une phrase à base de jeu de mot. Cette phrase démarrait par le fait que j’étais dans la ville, je déambulais tout seul parce qu’en novembre il n’y avait vraiment rien d’ouvert. La ville était déserte, tout était clos. Ça m’a frappé parce que je venais aussi pour découvrir Limoges.

Tout était fermé à part les chantiers. Je me suis dirigé comme ça, un peu par défaut. Il y avait deux chantiers où j’allais régulièrement : celui du Présidial et celui de la cathédrale Saint-Étienne. J’ai récupéré les éléments de palissade à la cathédrale et les éléments de charpente au Présidial. 

Et ça faisait pas mal de bois !

LHEB : L’œuvre a d’abord  été installée dans un champ au Vigen. Elle est maintenant visible dans le jardin de l’IF. Quel est le message que tu voulais faire passer ?

Baptiste : Avec le contexte sanitaire l’idée c’était de décloisonner l’œuvre, de la mettre dans le jardin de l’IF et que les gens puissent déambuler dans l’installation.

Installation de l’œuvre de l'artiste Baptiste César au Vigen.

L’installation in-situ au Vigen

J’avais cette volonté de dire que les artistes sont là ! Malgré tout, ils sont présents !


Même si les arts et la culture ont été mis de côté depuis 6 mois, les artistes ne se sont pas évanouis. Il y a un message clairement politique derrière. On peut toujours faire de l’art même en respectant un protocole réglementé.

Installation de l’œuvre de l’artiste Baptiste César dans les jardins de l’Irrésistible Fraternité.

L’installation dans le jardin de l’Irrésistible Fraternité


Baptiste César
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IF / Irrésistible Fraternité
8 rue Charles Gide / Limoges
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Marine C.
Un livre à la main et des gommettes dans l'autre, Marine aime découvrir de nouvelles expos et la crème brûlée.

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