C’est guidé par son instinct et cet envie de ne pas se prendre au sérieux que l’Homme en Bleu tomba par hasard sur la musique de Sunbather.
Sunbather, c’est un duo composé de Ludo & Ludo. Avec leur musique électronique hardcore, ils envoient valser la morale bien pensante et les codes avec un humour décalé, qui donna envie à L’Homme en Bleu de les rencontrer.
-Pouvez-vous nous dire comment Sunbather est né ?
Ludo: Le groupe est né par erreur pendant le premier confinement et on s’en excuse auprès de tout le monde. Sinon on se connaissait depuis longtemps dans un cadre professionnel et on est devenu pote. On a eu des expériences de groupe divers et variés chacun de notre côté et c’est lors d’un échange de morceau qu’on s’est mis à composer ensemble mais chacun chez soi pendant ce premier confinement.
Ludo: C’est vrai qu’on baigne dans le “milieu” musical depuis un moment mais on avait jamais fait de projet tous les deux en amoureux même si on était très très souvent fourré ensemble, et le confinement est passé par là. On s’est fait écouter à chacun les morceaux qu’on faisait à la maison et on a fusionné pour donner Sunbather.
– Vous avez sorti “Tunnel Of Love” avec l’aide des labels F2M Planet, En soirée je danse pas et Hello Sweet Noise, en juin 2020. Comment se déroule votre processus de composition ?
Ludo: Aucune règle de composition. Le seul but est de faire ce qu’on a envie de faire comme on a envie sans se poser la question de savoir pour quoi et pour qui on le fait. On a produit ce 1er album en 10 jours (mix compris) et à aucun moment on ne s’est posé de question sur quel processus utiliser ni si ça sortirait un jour. En gros on fait de l’artisanat musical avec les moyens du bord et sans se mettre de pression particulière. On a un entourage proche qui nous aide dans toutes les étapes (graphisme, illustration, clip, mix, choix du nom du groupe et de l’album, etc..).
Ludo: Comme le dit Ludo, y a pas de règles, sur ce premier album tout est allé hyper vite au niveau des compos et des parties chants, on était sur le rythme d’ un morceau par jour : composition, chant et enregistrement. Ce qui a donné l’album en 10 jours avec le temps du mixage. Et après c’est la famille Sunbather que ce soit pour les graphismes, les clips, le mix, l’envoi au pressage et le digital jusqu’au nom du groupe et de l’album. On a des potes merveilleux, une belle bande de Ludo, tout le monde est important dans ce projet, c’est un collectif et ça ça n’a pas de prix.
-Pouvez-vous nous parler de vos influences musicales ?
Ludo: On écoute énormément de choses dans des styles complètement différents et je ne sais pas si on est vraiment influencé directement par un style particulier. On va plutôt dire qu’on n’est pas influencé par toute la soupe que nous imposent les médias de masse où on entends toujours les mêmes choses partout tout le temps.
Ludo: C’est extrêmement varié, ça va du hardcore punk à l’électro bruitiste mais on retrouve pas ce genre de musique sur les radios généralistes, pour de la bonne musique rapprochez-vous de Beaub FM hein .
“On ne sait ni faire de la musique ni chanter, du coup le Hardcore Electronique a été la solution. On risque de gagner l’Eurovision l’année prochaine par contre.”
Ludo, du groupe Sunbather
-Pourquoi avoir choisi de faire de l’hardcore électronique et pas un autre syle de musique ?
Ludo: Parce que quand on ne sait pas faire de la musique, c’est plus facile de se cacher derrière l’électronique plutôt que d’apprendre à jouer ! Sinon de la même façon, on ne s’est pas vraiment posé la question du style qu’on faisait. C’est venu naturellement au fur et à mesure des compositions. L’agressivité du chant collait bien avec les ambiances des prods, du coup on a continué sur ce chemin sans trop réfléchir.
Ludo: On ne sait ni faire de la musique ni chanter, du coup le Hardcore Electronique a été la solution. On risque de gagner l’Eurovision l’année prochaine par contre.
– Malgré la fermeture des lieux et les circonstances actuelles, comment gérez-vous cette crise ?
Ludo: On fait de la musique et on a hâte de se retrouver pour faire des barbecues et surfer entre Ludo.
Ludo: Du coup on continue de composer, et en attendant on fait chauffer les BBQ, on prépare les surfs, les pieds dans les starting block :)
-Avez-vous des projets ? Un nouvel album ? Une date de concert à nous communiquer ?
Ludo: On devait jouer pour l’anniversaire de Sélim mais comme il est radin et qu’il veut pas nous payer, du coup on ira jouer pour l’anniversaire de STEMP.
Ludo: Y a des trucs en préparation comme des clips et aussi peut être des splits avec d’autres groupes, sinon on est toujours en train de composer des morceaux. Et si y a des gens qui sont intéressés pour qu’on vienne jouer à leur anniversaire y’a qu’à demander, appelez la hotline.
“Pour Limoges ça devient de plus en plus compliqué avec la disparition de beaucoup de petits lieux culturels et une politique locale qui ne facilite pas les initiatives allant dans le sens. Les associations et les acteurs culturels en général sont de plus en plus impactés par cette politique “électorale” qui ne vise qu’à satisfaire un électorat vieillissant. Du coup les jeunes partent et la ville meurt…”
Ludo, du groupe Sunbather
– Quel est votre rapport au territoire Limousin et à la ville de Limoges en particulier ?
Ludo: Un Ludo est originaire de Limoges et y vit, pour l’autre c’est plutôt Bordeaux mais il a aussi vécu à Limoges. Le Limousin est plutôt agréable à vivre quand on aime la nature et les espaces verts. Pour Limoges ça devient de plus en plus compliqué avec la disparition de beaucoup de petits lieux culturels et une politique locale qui ne facilite pas les initiatives allant dans le sens. Les associations et les acteurs culturels en général sont de plus en plus impactés par cette politique “électorale” qui ne vise qu’à satisfaire un électorat vieillissant. Du coup les jeunes partent et la ville meurt. Nos différentes expériences nous ont permis de pas mal bouger et de voir ce qui peut se passer dans d’autres villes de tailles similaires et c’est assez frustrant d’assister à ça.
Ludo: Pour ma part, je suis parti de Limoges il y a 5 ans mais j’y suis resté de très nombreuses années et j’y suis très attaché. J’y ai passé de très belles années où la culture était omniprésente avec des lieux comme le Woodstock Boogie Bar, Le Caf’teur, Le Zanzibar puis La Fourmi, le CCM John Lennon, le bar des Arènes, l’Île aux trésors, Le Phare, Le P’tit J, le Teddy Beer, le Doggo, le Zic Zinc et tout ça grâce à des assos comme Guerilla asso, Hiero, Melting Pop, Général prod, Megablast, Les ténébres Records, Show set, I Love Limoges, Exécution et j’en oublie plein plein. Est-ce que la politique de la ville a changé en matière culturelle ? Il suffit de voir les lieux et les assos qui fondent comme neige au soleil pour se rendre compte qu’il y a corrélation. Je laisse ça à l’appréciation personnelle de chacun :)
– Originaire de Limoges, partagez-nous vos adresses favorites, pour bruncher, danser, chanter ou vivre tout simplement ?
Ludo: En ce moment c’est un peu compliqué de donner des adresses. On va dire que la première terrasse qui ouvre sera la bonne adresse. Sinon plus barbecue et apéro entre potes plutôt que grosse foule. On est des asociaux de base mais on aime ceux qui nous entourent donc on aime passer du temps avec eux. De toute façon on danse très mal… et puis on a plein de connaissances qui ont des bars, resto, etc donc si on en oublie on va se faire défoncer.
Ludo: Si vous cherchez des bonnes adresses, il me semble qu’un certain Jean-Pierre C peut avoir une liste de lieux ouverts à vous filer, par contre ça risque d’être cher et pas très bien fréquenté :)
– Que retrouvons-nous dans le baladeur de Sunbather ?
Ludo : On retrouve des groupes comme Idles (la base), 7 Weeks (les potes), Fontaines D.C., Kate Tempest, Casey ou encore Deftones.
Ludo : De mon coté je dirais qu’on y retrouve Deafheaven, Kevin Morby Onoda, Princess Thailand, Idles bien sûr, MYCIAA, California Dogs et Bobby Singer.
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