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Conversation(s) avec Elise Lefebvre, céramiste

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L’Homme en bleu, qui soutient la création locale, a rencontré Elise Lefebvre dans son atelier à Limoges. Une céramiste qui, après 10 ans à Paris, a choisi de revenir dans sa région natale. L’Homme en bleu te raconte son parcours : impressionnant !


Du textile à la terre


Des saladiers, des bols, des vases, des assiettes, où végétaux, animaux, visages et formes abstraites se mélangent avec poésie et gaité, dans un univers de couleurs douces. Voilà comment l’on peut décrire le travail d’Elise Lefebvre, qui manie depuis une quinzaine d’années la faïence. « Je viens d’une famille du Nord qui travaillait dans le textile : mon grand-père avait une usine de fabrication d’écussons, mes tantes travaillaient chez Phildar». C’est donc tout naturellement qu’elle se tourne vers un BTS en création textile à Roubaix après son Bac en Arts Appliqués (La Souterraine). « J’ai adoré le travail sur les motifs et les couleurs, mais moins la matière. J’étais avide de découvrir d’autres techniques et matériaux, alors, j’ai postulé à divers formations : fresque, photo… »

La céramique : son coup de cœur

C’est le hasard qui la mène à la céramique : l’école Olivier de Serres lui annonce qu’elle est prise en formation fresque, mais Elise, qui se mélangent les pinceaux, renvoie son dossier à… l’école Duperré… qui, en retour, lui propose d’intégrer son DMA (Diplôme des métiers d’art) en céramique ! « J’ai un coup de coeur pour la matière. La diversité des possibilités qu’elle offre a répondu à mon besoin insatiable d’apprendre de nouvelles choses ». Durant ses stages, dont certains à Limoges (au CRAFT notamment), elle se rend compte qu’elle a besoin de créer ses propres pièces, et pas simplement de travailler pour les autres. « Mon truc, c’était déjà les moulages et les décors à l’engobe ».

De l’opportunité au succès

En 2004, elle trouve un atelier à Pantin, ville qui cherche à créer un pôle autour des métiers d’art. « Ils m’ont donné ma chance, c’était une véritable opportunité car je suis entrée dans un réseau professionnel hyper stimulant, qui m’a aidée à développer mon entreprise ». Elle vend ses créations sur les salons et marchés, réalise des commandes et de la sous-traitance, puis en 2007, son amie, la designer Vanessa Mitrani, lui fait une place sur son stand du salon professionnel Maison et Objet.

Elle y va avec une collection particulière, un univers onirique en porcelaine blanche baptisé Wonderland by Elise Lefebvre. Les commandes de grands magasins (comme Le Printemps) affluent, elle est obligée de faire fabriquer en série, et fait appel à une usine limougeaude.

Retour au travail créatif

5 ans plus tard, elle se rend compte qu’elle passe plus de temps à gérer la logistique qu’à travailler à l’atelier. « Après la naissance de mon second enfant, je n’avais plus envie d’y retourner. C’était un moment charnière : soit j’embauchais et je développais, soit je revenais à plus petit et plus créatif ». Et puis elle se fait copier par une société allemande (avec une difficulté pour tenter de réclamer justice car le droit n’est pas le même).

Certains revendeurs préfèrent la copie -moins chère car fabriquée en Chine- à l’originale. Ecoeurée, Elise revient aux séries réalisées par ses petites mains, aux commandes (elle fait des maquettes de bijoux en céramique pour la marque de haute-couture Céline) et… au pays !

Un atelier et une asso’

Avec son compagnon et leurs fils, ils déménagent en 2015 à Limoges, pour avoir plus grand et plus de temps. « Ici, je peux enfin donner des cours car j’ai un atelier assez grand. C’est super parce qu’en 15 ans, la céramique a explosé, il y a beaucoup de demande ». Sa grande peur : s’éloigner de son réseau professionnel ! « Mais finalement, avec mes copines créatrices, on est plusieurs à avoir quitté la capitale, et les collaborations continuent, même avec la distance. »

Désireuse de créer du collectif ici, elle monte l’association Peanuts avec d’autres créateurs dans l’illustration, le papier, le textile. Peanuts propose des ateliers, des événements (cf notre article sur leur Big Noël 2017) et même des anniversaires pour les kids. « C’est important, le collectif, ça permet de s’ouvrir, de sortir de ses automatismes de création ».


Tu voudrais boire ton café dans un gobelet façonné par Elise ? Tu veux offrir un joli vase à ta mère ? File chez Tom et Lulu (qui vend quelques-unes de ses pièces) ou directement à l’atelier d’Elise Lefebvre, 46 rue de Fontaury, 87100 Limoges.
Compte entre 30 et 60 € environ.

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Emmanuelle
Cet auteur.trice n’est plus dans la rédaction ! Journaliste, éditrice, photographe et consultante, Emma arpente le Limousin des villes et des champs ses clients. Gourmande et passionnée de déco, elle déniche producteurs et créateurs talentueux.

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