L’Homme en Bleu est parti à la rencontre du groupe Dirty Rodeo. Alexandre et Paul nous racontent leurs projets et leurs envies pour 2021.
Entre rock-garage et stoner, ils nous électrisent avec leurs riffs et nous embarquent dans leur univers “so fun” et décontracté.
LHEB – Comment est né le projet musical Dirty Rodeo?
Alexandre : En 2015, on avait déjà un projet musical avec un autre pote. Mais il est parti en Angleterre, pour suivre une étudiante Erasmus qu’il avait rencontrée, alors nous n’avons pas pu continuer. Du coup, on s’est retrouvé à boire des coups avec Paul et un soir on s’est dit « Allez ! Et si on montait un groupe tous les deux ? ». Et le lendemain, on était en salle de répétition et c’est comme ça que tout a commencé.
– Pourquoi avez-vous choisi de faire du rock-stoner?
Alexandre : On fait tous les deux du rock depuis longtemps mais on a des influences différentes. Pour ma part, je suis plus dans le punk et le hardcore.
Paul : Et moi, je suis plus dans le stoner et le psyché, mais de moins en moins ceci dit. Ça fait longtemps que je n’ai pas écouté un bon gros album de Fu Manchu par exemple. Mais c’est vrai qu’à la base, je venais du psyché et du stoner, et Alex du punk et du hardcore. C’est comme ça que l’on s’est retrouvé à jouer tous les deux. Nos deux univers se sont confrontés et c’est ça qui est cool.
– Pouvez-vous nous parler de vos influences musicales?
Alexandre : Il y a des groupes que j’écoute depuis toujours, mais de là à dire que ça a influencé Dirty Rodéo, je ne sais pas. Ça influence sûrement notre jeu mais on ne sait jamais dit que l’on allait refaire pareil dans Dirty Rodéo.
Moi j’écoute des groupes comme Converge, Comeback Kid ou du punk rock comme Not Scientists et autres du genre.
Paul : Du coup, comme je disais tout à l’heure, j’écoute beaucoup de stoner. Donc dans mes influences principales, il y a Fu Manchu, c’est mon groupe préféré je pense.
Alexandre : Je peux te dire qu’il y a des choses qui ont évolué, car on change un peu de style en ce moment. Et pour les groupes que j’ai écoutés cette année, il y a Metz et Touché Amoré. Et on s’est mis pas mal à écouter de l’électro, puisqu’on va peut être en incorporer dans ce que l’on fait, dans le même genre que Prodigy. On fait des essais, c’est encore en réflexion.
– En décembre 2020, vous avez sorti l’album solidaire « You’re Welcome », dont les bénéfices sont reversés à l’association Chabatz d’Entrar, venant en aide aux migrants. Pouvez-vous nous raconter votre rencontre ?
Alexandre : Pendant le premier confinement, ce qui a été un peu difficile pour moi, c’est que j’étais tout seul à la maison, à beaucoup réfléchir. Et puis en voyant un reportage sur les personnes réfugiées, j’ai eu une prise de conscience. Je me suis dit que nous, finalement, en tant qu’intermittents, on est plutôt bien lotis. Il y a des gens qui sont dans des situations bien plus précaires que nous. Le but était d’essayer de trouver d’une manière ou d’une autre le moyen de filer un coup de main, même un tout petit, à notre niveau.
J’ai pensé à Chabatz d’Entrar, parce qu’avec l’association “Show Set“, avec qui on organisait des concerts au Doggo, on avait déjà eu l’occasion de les rencontrer. On en a reparlé avec Paul et on est tombé d’accord assez vite. On leur a proposé entre le premier et le deuxième confinement de faire un disque solidaire. D’autres actions arriveront peut-être si on peut reprendre les concerts un jour.
Concernant le disque « You’re Welcome », on a repris les 5 chansons de notre dernier EP, qui s’appelle « Insert A Name ». Nous avons proposé à des copains qui font de l’électro de faire un remix par chanson. Ils ont aussi offert des chansons à eux, des originaux, pour participer à cette action. Ce qui nous fait un album de 15 titres.
On a déjà vendu une bonne partie des albums, et on a pu en vendre sur place lors de la manifestation en soutien aux réfugiés à Limoges à laquelle on a participé.
– Malgré la fermeture des lieux et les circonstances actuelles, comment avez-vous géré cette crise ?
Alexandre : Nous, on fait en moyenne une soixantaine de dates par an, juste avec Dirty Rodeo. Et à côté de ça, on participe aussi au dispositif AGI-SON. On fait un spectacle de prévention auditive pour les lycéens et les collégiens. En tout, si on compte les deux, je pense qu’il y a entre 30 et 35 dates d’annulées. Pour Dirty Rodeo, il y en a que six de reportées à l’heure actuelle. Sinon, on répète beaucoup, on crée de nouveaux morceaux.
D’ailleurs, nous sommes en train de monter un projet collectif, c’est à dire qu’on va faire des chansons avec des artistes différents. Le principe, c’est une chanson = une collaboration, où on s’invite dans l’univers de l’artiste ou du groupe avec qui on va collaborer. Et l’artiste ou le groupe, s’ils sont chauds, rajoutent des instruments, des voix ou ce qu’ils veulent pour arranger le morceau. On voudrait sortir une chanson tous les deux mois à peu près, avec une dizaine d’artistes différents. Les styles vont être éclectiques, passant de l’électro au post-rock, du rap au hardcore, on va explorer plein de choses.
L’idée c’est de sortir single par single, et si cela intéresse vraiment les gens, on sortira un disque ou une compilation. Le premier single doit sortir en mars, et l’artiste s’appelle Aki Agora.
– Avez-vous des projets ? Un nouvel album en préparation ? Une date de concert à nous communiquer ?
Alexandre : Il va y avoir ces singles qui sortiront comme ça au compte-gouttes, et à côté de ça, on travaille sur notre premier album dans lequel on est en train de renouveler un peu notre univers musical.
Concernant les dates, en théorie on doit jouer au Shelter à Nantes mais j’avoue que je n’y crois pas beaucoup. Et après, on a quelques festivals qui étaient prévus l’année dernière et qui ont été reportés normalement cette année. Mais c’est pareil, on ne sait pas du tout ce que ça va donner.
Sinon, on a travaillé aussi avec la Fédération Hiero. On fait partie du dispositif La Discomobile. On nous a offert une journée au CCM John Lennon pour tourner le clip qu’on sort avec Aki Agora.
Je voulais aussi dire un gros merci aux structures qui nous soutiennent. La Fédération Hiero car ils sont derrière nous depuis presque trois ans, et mine de rien, sans eux on n’en serait pas là.Et de la même manière, notre tourneur Thaïr, de l’agence de booking Agama Poitiers, qui a fait un gros boulot avant le confinement et qui est toujours là derrière nous. Et pour les gens qui nous suivent encore.
– Quel est votre rapport au territoire Limousin et à la ville de Limoges en particulier ?
Alexandre et Paul : Nous pensons que cette vidéo répond très bien à cette question.
– Originaire de Limoges, peux-tu nous partager tes adresses favorites, pour bruncher, danser, chanter ou vivre tout simplement ?
Paul : À Limoges, il y a le Duc Étienne et le Doggo. Et en dehors de Limoges, pour manger pas trop cher, il y a un restaurant-épicerie qui s’appelle La Lanterne à Saint-Goussaud en Creuse, et en plus de ça, parfois il y a des concerts. Et c’est un super chouette endroit !
Alexandre : On aime bien sortir dans un pub qui s’appelle le O’Brien, pas loin de la gare, qui se situe cours Jourdan à Limoges. On y a été pas mal de fois et c’est là-bas que l’on a créé Dirty Rodéo. On y a fait notre tout premier concert non officiel pour la Fête de la musique. On va voir aussi pas mal de concerts au CCM John Lennon, quand il y en avait… Et bien sûr L’Espace El Doggo ! Et puis sinon, pour manger, j’aime bien La Petite Ourse.
Paul : Il y a une super adresse qui se balade, un peu nomade. Ça s’appelle La Taverne à Roulettes. Ils sont basés dans les coins mais cet été, par exemple, ils ont eu le droit d’ouvrir et du coup, ils sont allés en Ardèche, en Corrèze, un peu partout en fait. Ils font des tournées comme nous. Là ils sont en train de booker, de proposer des ateliers réparations ou zéro déchets, et même d’organiser quelques spectacles. Malheureusement, ils l’ont très peu fait car ça été compliqué avec les conditions sanitaires strictes. Et sinon, ils vendent à boire et bientôt à manger.
Alexandre : Un truc à préciser aussi, on a sorti la bière Dirty Rodéo il y a 1 an à peu près. Paul et moi on adore la bière comme beaucoup de gens. Et on avait déjà parlé de créer notre propre bière, voir de la brasser nous-mêmes. Sauf qu’on s’est rendu compte que pour faire des quantités, c’était pas facile. On a la chance que notre ingé son, Rémi, a un frère, David, qui est brasseur à la Brasserie Champdoré, en Dordogne. On lui a dit qu’on aimerait bien faire un bière ambrée au gingembre avec quelques épices dedans. On a lancé ça comme ça… Et un jour, il nous a appelés en disant “si vous êtes chaud et que vous avez du temps, on peut le faire”. Et puis elle est sortie le 28 février 2020. Notre graphiste nous a fait une belle étiquette et notre ami du 24, David, nous a fait une bonne bière.
Et elle se vend plutôt pas mal, à Champdoré, à la Taverne à Roulettes, et en direct aussi. Il suffit de nous contacter pour ça. On a aussi une page Facebook. D’ailleurs, il y a aussi les gars de Crawford qui ont sorti leur bière à Champdoré.
– Que retrouvons-nous dans le baladeur Dirty Rodéo ?
Alexandre : J’ai écouté un truc dernièrement, ça m’a fait trippé. C’est un groupe qui s’appelle Punk Rock Factory qui a sorti un disque de reprises de chansons de Disney, et c’est absolument génial. Il y a le groupe Rendez-vous, le groupe de hardcore Defeater, le dernier album de Touché Amoré, l’album “Outrage ! Is now” de Death From Above 1979 et le dernier album d’Idles.
Paul : Si je regarde dans les derniers trucs que j’ai écoutés, il y a un groupe qui s’appelle DLB, c’est une espèce de rap-techno russe. C’est très très russe, c’est vraiment n’importe quoi. J’ai pas mal de The Doors, j’ai Hitchcore, c’est des copains de Nantes, du deathcore, mathcore-rock complètement con. Sinon, j’ai aussi du Lysistrata et du Idles.
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