La porcelaine, tout le monde connaît. Elle fait d’ailleurs partie du top 3 des choses auxquelles même les non Limougeauds pensent lorsqu’on leur parle de Limoges, avec la Gare des Bénédictins et Limoges Opéra Rock. L’Homme en Bleu te propose aujourd’hui d’aller à la rencontre de Dcarter, un jeune créateur céramiste à l’univers moderne et singulier.
LHEB : Bonjour Dcarter ! Peux-tu te présenter, nous expliquer un peu ton parcours ?
Dcarter : Moi c’est Demery Maxime, je suis originaire du coin. Comme études, j’ai fait l’Ecole d’Art de Limoges, l’ENSA, pendant trois ans. J’ai terminé il y a plus d’un an maintenant. J’ai commencé à travailler la porcelaine là-bas. Sorti de cette école-là, j’ai monté l’entreprise Dcarter, qui, à la base, était une entreprise spécialisée dans les écarteurs en céramique.
J’ai commencé à réellement me mettre à mon compte au début de la crise sanitaire, en mars 2020. A ce moment-là, j’ai commencé à me rendre compte qu’il fallait que je fasse autre chose, pour toucher un maximum de public, vu que les festivals et tout étaient annulés et que c’était là-bas où j’avais commencé à vendre le plus.
Mon grand-père est un ancien modeleur de Royal Limoges […] quand je suis rentré à l’ENSA, je me suis juré de ne jamais faire de la porcelaine parce que j’en avais vu toute mon enfance et j’en avais par dessus la tête.
Dcarter
LHEB : Que peux-tu nous dire de ton lieu de travail ?
Dcarter : J’ai trouvé mon axe principal autour de la porcelaine, et du coup aujourd’hui je me retrouve à mon compte avec l’atelier dans mon appartement. C’est assez particulier comme installation. J’habite en plein centre-ville, au troisième étage d’un immeuble, et mon atelier est là-haut, avec toute la porcelaine et, entre guillemets, de quoi faire cuire, en partie. C’est assez original sur ce principe-là.
LHEB : Qu’est-ce qui t’a plu dans la porcelaine, qu’est-ce qui t’a donné envie de travailler cette matière-là ?
Dcarter : Comme je le disais au début, la porcelaine c’était par rapport à l’écarteur. Le fait qu’elle soit hydrofuge, qu’une fois cuite elle ne craigne pas l’eau. C’est une matière que je ne connaissais pas avant l’Ecole d’Art. Mon grand-père est un ancien modeleur de Royal Limoges, la manufacture de porcelaine de Limoges, et donc quand je suis rentré à l’ENSA, je me suis juré de ne jamais faire de la porcelaine parce que j’en avais vu toute mon enfance et j’en avais par dessus la tête. Mais quand je me suis rendu compte des possibilités autour du corps et de l’écarteur, je me suis dit qu’il y avait plein de choses qu’il était possible de faire avec cette matière-là.
Il y a de plus en plus de choses qui sont assez originales autour de cette matière-là qui existe depuis des millénaires et qu’on n’a jamais trop trop exploitée, contrairement à d’autres matériaux comme le métal. Le fait que ce soit de la terre, aussi, des mélanges de terres. La base, elle est naturelle. L’argile c’est du kaolin, c’est des matières premières issues de la nature, et après on leur ajoute des pigments. Donc il y a des pièces qui sont totalement naturelles et d’autres qui ne le sont pas. Mon travail tourne toujours autour de ça, de l’organique.
Je me définis un peu dans le mouvement du brutalisme, où les pièces sont créées suivant la matière et ne représentent pas forcément quelque chose de réaliste.
Dcarter
LHEB : Tu m’as dit un peu plus haut avoir dû te diversifier dans tes réalisations. Vers quel(s) type(s) d’objets t’es-tu tourné ?
Dcarter : Du coup, j’ai complété la gamme ornements corporels. C’est tout ce qui tourne autour du bijou, avec des pendentifs, sculptures ornementales, c’est-à-dire des pendentifs qui ne sont pas portables tous les jours mais plutôt dans le cadre d’un défilé ou d’un événement, donc de grosses grosses pièces ; des boucles d’oreilles… Là, je travaille sur des perles à dreads, aussi en porcelaine. Après, je suis parti plus sur les contenants, des bols des assiettes, des coupelles.
En fait, là y a plein de nouvelles choses mais je me retrouve bloqué depuis trois mois parce que j’ai eu un petit problème de four. J’essaie de trouver des contacts pour faire cuire mes pièces. Sinon, je fais des théières en grès. Je change un peu de matière. Il y a aussi de nouveaux contenants en porcelaine comme des vases qui arrivent… Mon prochain but c’est de m’acheter un four qui peut atteindre 1280°C* pour avoir de nouvelles pièces avec beaucoup plus de couleurs expérimentales.
*Si tu connais l’ami d’un ami d’un ami qui dispose d’un four, contacte-nous !
LHEB : Où puises-tu ton inspiration ?
Dcarter : Elle vient surtout quand je me retrouve en face de la matière. J’ai jamais tellement d’idée avant. Par exemple, quand j’ai fait les théières, je savais juste que je voulais faire des théières. Je prends une quantité de matière, je la modèle de manière aléatoire au début, après je la travaille pour qu’elle prenne une forme. La modélisation se crée vraiment sur le moment et ça doit rappeler des choses que j’ai vues.
Je me définis un peu dans le mouvement du brutalisme, où les pièces sont créées suivant la matière et ne représentent pas forcément quelque chose de réaliste. Elles sont toutes abstraites, on va dire.
LHEB : En temps « normal », en dehors des conditions actuelles, où peut-on trouver ton travail ?
Dcarter : Je suis plus sur de l’événementiel, partout où on n’a plus accès. Des concerts, des festivals, des expositions, les gros événements. Il y a aussi le site internet qui est actuellement en travaux mais une partie est quand même accessible.
Merci Dcarter !
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Crédits photo de couverture : dcarter.fr
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