Lorsqu’il pédale, L’Homme en Bleu aime écouter un peu de musique pour se donner de l’entrain. Parmi celles qu’il affectionne tout particulièrement, il y a la musique hybride d’Artuan de Lierrée. Il est allé à sa rencontre pour en découvrir plus sur l’univers unique de cet artiste !
LHEB : Est ce que tu peux présenter Artuan de Lierrée en quelques mots ?
Artuan de Lierrée : C’est un projet qui est musical à la base, de la musique instrumentale. L’idée c’est de créer une ambiance et de faire appel à des références pour qu’on ait une cohérence dans cette musique instrumentale qui est beaucoup influencée par la musique de films et la musique classique.
LHEB : Quelle est ta formation tant que musicien ?
Artuan : J’ai une formation classique en piano que j’ai commencée étant enfant. J’ai fait tout un cursus au Conservatoire de Limoges en piano. J’y ai aussi appris le solfège, l’écriture musicale, l’analyse musicale et j’ai également essayé d’autres instruments comme le clavecin.
À l’adolescence j’ai commencé en parallèle à jouer dans des groupes de rock et à faire du jazz.
LHEB : Tu peux nous expliquer comment est né Artuan de Lierrée ?
Artuan : J’ai créé ça ado. Je voulais faire la musique la plus personnelle possible qui soit expressive et créer une ambiance un peu particulière. D’où l’utilisation du pseudonyme Artuan de Lierrée pour le côté mystérieux. L’idée c’était de créer des ambiances musicales comme des musiques de films mais sans l’image. Qu’on puisse être immergés dans des ambiances en faisant une musique instrumentale qui se suffit à elle-même. Il y a une grosse influence de Danny Elfman et de Ennio Morricone.
Il y a dans l’univers de Artuan de Lierrée beaucoup de l’enfance, quelque chose d’un peu naïf, très contes de fées avec tous les timbres des instruments-jouets. Il y a aussi un autre aspect beaucoup plus sombre et plus organique pour lequel je vais utiliser des sons plus électriques. Ça oscille entre un univers enfantin et inquiétant.
Il y a l’idée d’installer des atmosphères et d’illustrer des scènes ou des histoires. Chacun le reçoit à sa manière et ça crée des images chez chacun.
LHEB : C’est un groupe que tu as créé tout seul ?
Artuan : C’était un projet solo à la base qui s’est augmenté au fur et à mesure. Au final il y a tout un groupe qui s’est formé. J’aime continuer à proposer des choses tout seul pour que ça sonne toujours de la même façon quel que soit le nombre de musiciens.
J’ai d’abord rencontré le clarinettiste Thibault Chaumeil avec qui j’ai démarré il y a dix ans. Après Simon Bessaguet nous a rejoint : il fait du cor d’harmonie et de la basse électrique. Puis Thomas Delpérié est venu à la batterie et à la guitare. Pour l’album “Les Arcanes” j’ai demandé à Baptiste Lherbeil de venir. Il est à la vielle à roue et fait aussi du clavier et des percussions. Il y un autre membre du groupe qui ne fait pas de musique sur scène mais qui fait de l’habillage visuel et les vidéos c’est Le Poisson.
LHEB : Ça change quoi d’être en solo ou en groupe ?
Artuan : Quand je suis en solo j’ai envie qu’il y ait plein d’instruments, qu’on entende plein de choses différentes donc ça m’amène à faire beaucoup de changements d’instruments, de programmation sur des machines. Ça prend de d’énergie et du temps !
Quand on est en groupe je peux me reposer sur les autres. Ils vont donner de l’énergie qui va nourrir et amener le projet vers des choses auxquelles je n’aurais pas forcément pensé, c’est hyper stimulant ! J’aime bien garder le côté solo pour écrire de la musique et tester des choses. En groupe il y a une énergie surtout pour le live qui est géniale !
LHEB : Comment on écrit un album ?
Artuan : Il y a deux types d’albums. Il y a des productions où je fais la musique de A à Z seul dans mon home studio, je m’enregistre, je fais des arrangements directement par rapport à ce que j’ai écrit. Et il y a les enregistrements en groupe avec plus de préparation en amont. J’écris la musique et on teste en répétition pour voir ce qui sonne bien. J’écoute aussi les avis et les propositions des autres sur les morceaux.
Parfois la façon de jouer des autres va changer l’esprit du morceau.
J’essaie de faire une maquette d’un premier enregistrement et après on planifie des jours de studio par rapport au nombre de morceaux, est-ce qu’il faut enregistrer en une seule fois où chaque instrument séparément ? C’est ce que c’est ce que j’ai pu faire avec 1001 Notes qui m’offre vraiment de bonnes conditions d’enregistrement.
J’aime garder ces deux choses : des gros projets qui sortent en CD sur le label 1001 Notes et des choses plus expérimentales que je sors sur internet.
LHEB : Quelle est la part de l’improvisation dans ta musique ?
Artuan : Dans l’écriture j’essaie d’aménager des moments d’improvisation. Il y en a dans “Les Arcanes“, le dernier disque qu’on a fait en groupe sur le tarot de Marseille. La “13eme arcane” est un morceaux entièrement improvisé avec juste une direction où il y a treize coups de cloche et on va habiller ce qu’il y a autour de ces cloches. Il y a certains endroits dans les morceaux où je décide que chacun va improviser et qu’on se retrouve sur la partie d’après. En live c’est là où on va prendre le plus de temps pour l’improvisation, ça s’y prête mieux.
En tant que musicien quand on improvise sur scène on ressent ce qui se passe en face.
LHEB : Le dernier album “Les Arcanes” est sorti en novembre 2019. Vous avez d’autres projets en cours ou à venir ?
Artuan : En groupe on est sur ce projet. Le dernier concert qu’on a fait c’était à l’Opéra de Limoges l’année dernière. On voudrait le rejouer mais c’est un spectacle techniquement lourd qui n’est pas évident à faire tourner.
De mon côté j’ai fait un mini album en tout début d’année qui s’appelle “Lord Minimus“. C’est la biographie musicale d’un nain célèbre qui a vécu plein d’aventures. C’était une commande qui a été fait par le fanzine “La voix des sirènes“.
J’essaie de développer mon spectacle solo où il y a beaucoup de machines, de l’électronique et des percussions qui jouent toutes seules.
J’avais avait un projet avec l’Opéra de Limoges qui malheureusement dû être reporté. C’est autour d’une pièce de Claude Debussy, “Children’s Corner” qu’il a faite pour sa fille. Il y aura un concert qui se fera à Guéret en début d’année prochaine.
Pendant le confinement je me suis mis aux concerts en direct. J’illustre des films muets avec lesquels j’ai des affinités. Le challenge c’est que c’est fait en direct !
J’ai un projet vocal en groupe qui est encore en cours d’écriture. Au départ c’est une opérette mais avec un côté très macabre dans un univers fantastique. C’est une adaptation d’une nouvelle de Robert Williams Chambers, “Le Roi en jaune“. Il y aura des musiciens qui joueront de manière acoustique avec des éléments électriques, électroniques. Pour la partie vocale j’ai fait appel à des chanteurs lyriques issus du classique mais aussi issus du cabaret. C’est une collision entre une opérette légère et de la musique très contemporaine, très électronique toujours dans une ambiance onirique.
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Pour toutes les illustrations © Artuan de Lierrée
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