La fin du mois d’octobre arrivant à grands pas, l’Homme en Bleu déclare la saison des festivités d’Halloween ouverte ! C’est vrai quoi, entre les feuilles qui tombent, les températures qui chutent et le moral qui flanche il faut bien se réjouir de quelque chose !
Et cette année, l’Homme en bleu t’a préparé des histoires étranges et mystérieuses, longtemps oubliées, au temps du Limousin médiéval avec l’intervention d’Alain Petit, passionné d’Histoire et conservateur délégué aux objets d’arts et antiquités de la Haute Vienne.
Rencontre avec Alain Petit : médiateur culturel de l’histoire du Limousin médiéval
Une passion grandissante pour l’Histoire
Issu d’un cursus dans commerce et le marketing, Alain a travaillé dans le développement stratégique de plusieurs grandes entreprises. Sauf que sa passion depuis toujours, c’est l’Histoire et plus particulièrement l’Antiquité.
Il y a 19 ans de cela, la curiosité d’Alain l’amena à s’intéresser aux pèlerinages de Compostelle en partant d’une simple question : “comment un pèlerinage du IXe siècle peut encore avoir une résonnance au XXIe siècle?”.
Cela lui permit de découvrir plus en détails l’Histoire médiévale et ce fut une véritable révélation ! Il décida de reprendre ses études mais cette fois-ci en Histoire médiévale à l’université de Limoges durant 5 années.
Depuis 30 ans, on a eu une relecture complète de l’archéologie et de l’interprétation des textes. On est dans une science qui est en perpétuel recherche, en perpétuel relecture et remise en cause. Et c’est incroyable de penser que tout ceci est arrivé grâce à des gens passionnés et curieux qui à un moment donné se sont posés de simples questions.
Alain Petit
C’est en 2004 qu’Alain décida de se lancer un nouveau challenge : vulgariser le savoir historique et scientifique en éveillant la curiosité des plus jeunes. C’est ainsi que le Centre de la Culture du Limousin médiéval naquît !
Un projet de vulgarisation autour du patrimoine culturel du Limousin médiéval
Alain s’est fixé 3 missions :
- Rencontrer les acteurs de la valorisation du patrimoine pour comprendre leurs problématiques et créer un projet avec des objectifs communs et cohérents.
- Rendre la région plus attractive en mettant en avant un patrimoine culturel du Limousin médiéval riche tout en impliquant les commerçants locaux et établissements touristiques.
- Vulgariser le savoir scientifique et historique auprès des établissements scolaires et des touristes en apportant une nouvelle pédagogie et en créant de nouveaux ambassadeurs.
Il était une fois : 3 faits et légendes qui te feront frissonner !
Alain raconte :
Les lanternes des morts
” Puisque c’est bientôt Halloween et que c’est la thématique qui m’est imposée, je t’amène avec moi dans un cimetière médiéval.
“Ce qui est intéressant avec le Haut Limousin, c’est qu’il fait parti d’une région où a été favorisée la construction de petits édifices que l’on appelle aujourd’hui “lanternes des morts”. On les retrouve principalement dans de petits villages du nord de la Haute Vienne et de la Creuse.
“Malheureusement, nous avons qu’un seul témoignage, celui d’un abbé. Il en parle comme étant un monticule sur lequel on vient déposé une lanterne. En effet, le cimetière au moyen âge est un lieu de vie. On suppose que cette lumière était mise pour les défunts sûrement pour aider à l’élévation de leurs âmes.
“J’ai également entendu dire qu’on avait pour croyance que l’âme d’un défunt qui était inhumé dans un cimetière pouvait rester pendant quelques jours dans le cimetière. Autant le corps était perdu, autant l’âme vivait. Il fallait donc faciliter l’élévation de cette âme.
” Hors, on ne sait pas du tout comment cet édifice était appelé à l’époque. Personne ne sait pourquoi ces édifices ont été construits en Charente, en Haute Vienne et en Creuse et pourquoi cette coutume ne s’est pas étendue plus largement. On ne connaît pas non plus totalement sa fonction ni pourquoi ces édifices n’ont pas la même architecture. Bref, encore pleins de mystères ! “
Les reliques miraculeuses
Non. Pas celles du célèbre livre de J.K.Rowling.
“Pour cette deuxième histoire, nous partons les monts d’Ambazac au sein de l’Abbaye de Grandmont.
“Lorsqu’Etienne de Grandmont, fondateur de l’Abbaye du même nom, est décédé, on fit bouillir son corps. On récupérera ses ossements pour qu’ils puissent être utilisés comme reliques. Ses ossements ont ensuite étaient mis dans des châsses dont celle d’Ambazac et celle de Grandmont.
“Le deuxième prieur (qui était autrefois aux côtés d’Etienne de Grandmont) était très austère. Il ne souhaitait pas que ce lieu devienne un lieu de pèlerinage. Il voulait vivre dans une extrême pauvreté, sans donation.
“Les reliques vont être tout de même montrées dans la nef de l’église. Il va commencer à y avoir des miracles et certains chevaliers vont même guérir…
” Alors, le deuxième prieur, sous le coup de l’énervement, prend le coffret où se trouvent les reliques. Il les sort et les menacent d’arrêter de faire des miracles sous peine de les jeter dans la rivière la plus proche. “
Eh oui, à l’époque on pouvait s’adresser à des ossements comme à de vraies personnes. On pouvait même porter plainte contre des reliques pour service non rendu !
Des confrères encapuchonnés du Limousin médiéval à aujourd’hui
Non, vous ne rêvez pas. Les pénitents de la confrérie de St Martial existent toujours mais sous une autre forme.
” Oui, ils peuvent impressionner avec leurs longues capuches marrons. Mais c’est un héritage que l’on a gardé du XIIIe siècle !
“Ces premiers réseaux de confrères ont permis de structurer les métiers de l’époque. Ces corporations ont permis également de créer les premiers syndicats.
“La déambulation des reliques lors des ostensions remonte à 994. Elle devait lutter contre le mal des ardents qui était dû à l’ergot de seigle. C’était une maladie qui brûlait le corps.
“Les hommes qui souffraient d’un mal apportaient une représentation en cire de l’organe qui était altéré. Ils étaient ensuite fondus en présence du reliquaire. “
Avec l’aide du Centre de la Culture médiéval en Limousin.
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