Une fois n’est pas coutume, c’est en flânant dans les rues de Limoges que L’Homme en Bleu a découvert une nouvelle boutique : le shop tattoo/photo de Dudu la Praline. D’abord attiré par la déco rétro, l’Homme en Bleu a poussé la porte, un peu intimidé. Puis il s’est senti très vite à son aise. Suffisamment pour se laisser tirer le portrait par Dudu, avant, à son tour, de lui tirer les vers du nez !
Dudu a su nous mettre à l’aise devant l’objectif !
LHEB : Salut Dudu, est-ce que tu peux te présenter et nous parler de ton shop ?
Dudu la Praline : Je suis installé Cour du Temple depuis juin 2022, c’est un shop de tattoo et de photo. Avant d’ouvrir ma propre boutique, je bossais dans un salon. J’avais envie de m’installer seul et de développer mes propres pratiques. C’est un concours de circonstances qui m’a permis de trouver ce lieu, juste à côté d’une boutique de piercing, qui est tenue par un ancien collègue à moi. À chaque fois que je passais devant, le lieu m’appelait, alors je me suis lancé !
LHEB : Est-ce que tu as suivi une formation spécialisée dans le tattoo ?
Dudu la Praline : La seule formation obligatoire pour un tatoueur est une formation “hygiène et salubrité”. Je l’ai bien évidemment suivie mais pour le reste je suis autodidacte. J’ai pratiqué et j’ai beaucoup appris des conseils des autres tatoueurs avec lesquels j’ai travaillé. Aujourd’hui je bosse sur des projets, sur du lettrage et aussi sur des flashs que je dessine. J’aime beaucoup l’humour et les jeux de mots, c’est mon côté britannique ! J’ai un style que je qualifie de “naïf”, je dessine comme quand j’étais ado !
C’est même de là que vient mon pseudo. Dans l’imaginaire des gens, un tatoueur c’est un grand métalleux balaise. Je voulais quelque chose d’antinomique qui révèle mon style naïf et “cucul la praline” pour que les gens se sentent 100% à l’aise.
Un shop en plein cœur de la Cour du Temple !
LHEB : Tu pratiques aussi la photo, ce qui te distingue des autres salons de tatouage. D’où te vient cette passion ?
Dudu la Praline : Ça fait 5 ans maintenant que je fais de la photo. Un jour, mon père m’a prêté un de ses anciens appareils et j’ai tout de suite aimé l’objet. J’ai voulu savoir comment il fonctionnait et apprendre à m’en servir. J’ai regardé des heures de tutos vidéo, j’ai pris beaucoup de photos sur mes jours de repos, c’est vraiment comme ça que j’ai appris !
Quand on travaille la photo argentique, ce qui coûte le plus cher c’est le développement. Là aussi je m’y suis intéressé et je me suis équipé pour pouvoir développer mes photos tout seul. On a la chance à Limoges d’avoir une boutique où l’on peut acheter tout le matériel et les produits nécessaires !
Du révélateur au tirage contact
LHEB : Tu proposes des séances de portrait, est-ce que c’est la pratique que tu préfères ?
Dudu la Praline : Oui j’aime beaucoup travailler le portrait ! Même si l’on peut prendre de très belles photos de paysages, ce que j’aime c’est pouvoir afficher des photos de personnes que j’ai rencontrées, avec qui j’ai échangé et avec qui je peux aller boire un coup !
© Dudu la Praline
Pour les portraits, j’utilise une chambre photographique. C’est la lumière du flash qui vient percuter le visage de la personne et qui la renvoie sur le papier. Ensuite à la phase de le développement, l’idée est de transformer un négatif en un positif. D’abord le papier passe par trois bains : un révélateur, un bain d’arrêt et un fixateur. Puis je fais un tirage contact grâce à un agrandisseur pour arriver au positif de mon négatif !
LHEB : Question philo maintenant ! Le tattoo et la photo peuvent sembler assez éloignés. Mais pour nous, on parle quand même dans ces deux pratiques de rapport au temps, non ?
Dudu la Praline : En quelque sorte oui ! Le portrait c’est l’immortalité par l’image alors qu’avec le tattoo on vient immortaliser un dessin sur la peau. Je peux prendre quelqu’un en photo sans tattoo et après une séance de tatouage, il aura ce dessin sur toutes les photos que l’on pourra prendre de lui.
J’aime aussi le côté transgénérationnel : les jeunes entrent dans la salon pour le tattoo alors que les personnes plus âgées viennent pour la photo. Je crée un pont entre les générations.
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