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Conversation(s) avec : Istòria dau Lemosin

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Comme à son habitude, l’Homme en Bleu s’est promené en bord de Vienne. Il y adore la faune et la flore, ainsi que les vieux ponts. Mais l’autre jour, son regard fut attiré par une exposition : Les Lavandières en bord de Vienne au 19e et 20e siècle. Des illustrations originales qui titillent sa curiosité…
Les auteurs de cette fresque historique ? L’association Istoria Dau Lemosin. L’Homme en Bleu a cherché qui fait vivre un compte Facebook, des publications Instagram et une chaine YouTube derrière cette association… Il t’emmène donc à la rencontre de Chloé Segue, illustratrice et rédactrice, et de Marc Mazataud, président et rédacteur de l’association.


Pouvez-nous expliquer la genèse de votre association (créée le 11 octobre 2022)?

Marc : Tout est parti le 5 novembre 2021, avec Nicolas Dargencourt (ancien étudiant en Histoire lui aussi et désormais trésorier de l’association). On avait un travail universitaire à produire sur le thème « guerre et conflit au XXe siècle » pour un professeur, Mr Pascal Plas, éminent historien, qui nous demandait de le rendre sous la forme d’un podcast, d’un article ou d’une vidéo. Nous avons choisi la bataille du Mont-Gargan et le format vidéo.

Une fois créée, d’une durée de 20 minutes, on n’a pas voulu laisser ce travail aux oubliettes. Et comme ça faisait très longtemps déjà que je voulais créer une chaîne YouTube et parler un peu de l’histoire du Limousin, que je regardais les chaînes YouTube de Mamytwink et le grand JD, ce soir-là, on s’est lancé et nous avons posté cette vidéo sur YouTube.

Un vrai succès : 44 000 personnes ont vu cette vidéo. Nous sommes très contents car lorsque l’on regarde la bataille du Mont-Gargan sur YouTube, on était positionné juste après Nota Bene (NDLR : la chaine de référence en matière de vulgarisation historique).
Puis, avons contacté Pauline Vergnaud, créatrice d’un site internet qui nous avait tapé dans l’œil : Antique Limousin.

A l’annonce de notre projet, elle a voulu nous rejoindre ! C’est ainsi que nous avons fondé l’association Istòria dau Lemosin.

Chloé et Marc

Photo de Chloé et Marc au square des Emailleurs à Limoges.

Pouvez vous présenter l’équipe et les compétences spécifiques de chacun de vos amis/collaborateurs ?

Marc : Marc Mazataud, président de l’association. Je suis né et je vis à Limoges, un vrai limougeaud. Par les recherches généalogiques de mon père, notre famille a toujours vécu dans le Limousin, plus précisément dans le nord de la Haute-Vienne, où il y a même un petit lieu-dit qui conserve notre histoire et notre patrimoine, Le Mazataud, à Bessines-sur-Gartempe. Ce qui explique, entre autres, mon attachement au patrimoine du Limousin, et j’en suis fier. J’ai fait trois ans de licence d’histoire à Limoges et actuellement en Master de valorisation du patrimoine, à Limoges.

Mais bref, passons. Donc trois ans en histoire à Limoges et désormais en maitrise valorisation du patrimoine.
Nicolas, lui, pareil, il a fait trois ans d’histoire, comme moi. On s’est suivis sur le même cursus, les mêmes années. Désormais, il travaille en banque et quoi de plus normal donc qu’il soit trésorier de l’association. C’est notre banquier à nous, si on veut dire les choses comme ça.

Chloé : «Chloé Segue, je suis la dessinatrice attitrée et la secrétaire de l’association. J’ai rencontré Nicolas et Marc en faisant également trois ans de licence d’histoire, dans la même faculté. Maintenant, je suis en Master valorisation du patrimoine, et ma spécificité, c’est que j’ai toujours aimé dessiner depuis que je suis toute petite. J’ai une ambition, celle de lier mon dessin avec le patrimoine, tout en espérant trouver un jour un métier qui conjugue les deux. Pour l’instant, je donne une identité visuelle à l’association avec des illustrations, des aquarelles. Et je souhaite pouvoir développer un peu plus l’image de l’association à travers mes dessins. J’aime particulièrement l’univers des contes et légendes, du Moyen Âge, des dolmens …

Marc : Enfin, il y a Pauline Grand-Vignaud, qui a été étudiante en licence d’histoire à Limoges, bien avant nous aussi a fait sa licence d’histoire à Limoges, puis un Master Mondes Anciens à Lyon II ainsi qu’un Master Archives Numériques à l’ ENSSIB. Aujourd’hui, elle est responsable d’un service archives et patrimoine dans une commune du Var. Elle est la fondatrice du site internet, du compte Instagram et Facebook d’Antique Limousin. Elle a rejoint l’association en tant que chargée de communication et c’est elle qui rédige et publie en grande majorité les publications de notre association !

Illustration Chloé Segue : Lavandière

Des maisons closes en Limousin à la présence du renard roux dans nos campagnes, en passant par les dolmens, vous abordez des sujets très variés en offrant aussi une belle place aux femmes. Comment choisissez-vous les sujets de vos publications ?

Marc : Depuis très longtemps, dans ma famille, il y a un jeu de société Limousin: tout le Limousin en 100 questions qui doit dater des années 90, un jeu de plateau  abordant différents thèmes aussi bien l’histoire que la géographie, le sport, la culture et traditions…

A nos tous débuts, on se servait de ces cartes comme point de départ de nos recherches. On prenait une question pour la semaine, on travaillait le sujet entre deux cours ou même pendant le cours, des fois, j’avoue. Désormais comme dans un comité de rédaction, on choisit nos propres sujets ! Selon aussi les inspirations de chacun.
Moi par exemple, j’aime beaucoup aussi ce qui se rapporte au monde animal.

Pour le cas des maisons closes, cela partait d’une petite blague où je disais que j’allais faire une publication sur les maisons closes, mais Pauline a pris ça très au sérieux et elle a tenu à mettre ce sujet en avant et parce que cela fait aussi parti du patrimoine de Limoges, du Limousin.

Nos publications restent encore très centrées sur Limoges et ses alentours. Nous sommes étudiants, on essaye de trouver du temps, mais on n’a pas toujours l’occasion d’aller un peu partout, mais ça va viendra en temps voulu. Et puis pour certains sujets, forcément, on sollicite notre dessinatrice pour certaines publications, comme ça a été le cas pour les dolmens, où là c’est une publication 100% réalisée par notre dessinatrice qui s’est bien amusée !

C’est un véritable travail universitaire, où l’on se repose sur nos acquis et nos connaissances, sur ce l’on nous a appris, la méthodologie, la rédaction et la synthétisation. Le but est de publier un contenu qui soit accessible au plus grand nombre, et le rendre conforme aux présentations Instagram, afin de toucher un public varié et désireux de connaître le patrimoine du Limousin. Nos publications sont toutes documentées et sourcées. Quand on effectue nos recherches, même si au départ on ne trouve pas grand-chose, plus on fouille, plus on se documente et plus la quantité d’information arrive !

On aimerait vraiment que les gens nous écrivent plus en commentaires pour instaurer avec eux un échange. Sur des sujets ponctuels, nous sommes aidés par des historiens comme Christian Lainé sur le Mont Gargan. Pour les remercier, on les inscrit comme membres d’honneur pour notre association.

Illustration de Chloé : Violette Szabo ou le courage d’une femme dans le maquis limousin.

Avez-vous avez des retours du public, des petites anecdotes à nous partager sur cette exposition ?

Marc : En effet, des anecdotes et des retours, on en a eu directement. On a même eu des visiteurs étrangers, des Espagnols notamment, à qui il a fallu leur expliquer et traduire cette exposition. Ce qui est positif, c’est que nous avons eu un public varié, de tout âge. Parmi le public plus âgé, on a des personnes qui ont été fils ou fille de lavandière voir même, petites-filles et petits fils de lavandières, de bateliers. Beaucoup nous disaient « je me souviens avoir vu ma grand-mère qui lavait le linge…

Beaucoup nous disaient « Je me souviens avoir vu ma grand mère qui lavait le linge… ».

Quels sont vos projets futurs ?

Marc : On en a plein !

À court terme : comme l’exposition des lavandières a beaucoup plu, nous avons convenu avec le comité des fêtes des ponts de faire une nouvelle exposition, cette fois sur les bateliers de la Vienne ! Notre dessinatrice attitrée va essayer de mettre en avant les bateliers, en s’inspirant des photos du fond d’archives de Monsieur Paul Colmar.

Chloé : Je vais devoir en dessiner à quelques-uns aussi, c’est vrai que sur la majorité des projets, on essaye de créer du fait maison, de chercher par nous-mêmes, l’univers, les images. Bien sûr, il faut continuer à faire vivre la chaine YouTube. Nous envisageons un sujet sur les loges de bergers et peut-être particulièrement la Loge aux abeilles qui a la particularité de disposer d’un étage pour elles avec des petites ruches à l’intérieur… Vous découvrirez bien assez tôt * rires*.

Marc : A plus long terme : pour septembre 2025, un projet d’envergure sur Tintignac. Tintignac est un site archéologique celtique et gallo-romain situé à Naves, en Corrèze. Un temple gallo-romain, un sanctuaire gaulois, avec la présence de carnyx (trompettes de guerre appartenant au monde militaire et religieux gaulois) rendent ce site, qui a été classé comme monument historique dès 1840, exceptionnel. Un trésor patrimonial du Limousin, unique en Europe occidentale, et ces richesses sont là, à coté de chez nous !

Merci à vous deux


La rencontre de ces jeunes passionnés, ultra motivés qui restent des étudiants (ils tiennent à le rappeler), a plongé l’Homme en Bleu dans une escapade hors du temps ! Pour finir, une petite question : sauras-tu reconnaître ce blason ? RDV sur leurs réseaux pour le découvrir !

Blason

Facebook : Istoria dau Lemosin
Instagram : @istoria_dau_lemosin et @chloe_segue_

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