Conversation(s)

Conversation(s) avec : Baptiste, rédac’-chef de Mefia Té !

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L’Homme en Bleu n’aime pas seulement lire les actualités sur les internets. Il est aussi attaché au papier que l’on peut toucher, humecter pour changer les pages, pouvoir sentir l’odeur du papier et de l’encre qui valse au rythme des pages qui se tournent.
Alors quand il a entendu parlé d’un nouveau média papier, local et engagé, il fût submergé par le bonheur.

Rencontre avec Baptiste Souchaud, co-fondateur et rédacteur en Chef de Mefia Té, un jeune journal trimestriel fondé en janvier 2019 et qui a pour objet de donner la parole à la Basse-Marche ! [NDLR : Territoires de Bellac et alentours]


LHEB : Salut Baptiste, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Baptiste S. : Je suis Baptiste et j’habite pas loin de Bellac. J’ai grandi à Limoges jusqu’au baccalauréat puis je suis parti faire mes études à Toulouse, Berlin et Londres.
A la fin de mon cursus universitaire, j’ai commencé à travailler pour un festival en Auvergne. Ensuite j’ai eu une période de chômage, et c’est à cet instant que j’ai décidé de revenir à ma terre d’origine. Aujourd’hui, je suis toujours à Bellac et je suis prof’ !

LHEB : Qu’est-ce qui t’as motivé à revenir en Limoumou’ ?

Baptiste S. : Comme je disais, ça partait d’un “accident de parcours” professionnel. Mais je me suis re-attaché au territoire surtout grâce à des rencontres. Des rencontres qui m’ont permis d’être pendant plusieurs années membre actif du festival Zicanouic par exemple.

On ne se rend pas compte mais quand on vit dans un territoire rural, il y a énormément d’opportunités pour s’engager et valoriser le territoire. Il y a tout à faire !

LHEB : Parlons de Mefia Té, c’est parti comment ?

Baptiste S. : C’est parti d’un constat qu’on entend souvent : Il n’y a rien à faire au nord de la Haute-Vienne. Une opinion partagée par beaucoup d’habitants, comme les commerçants.
Sauf que nous [NDLR : Baptiste, Aymeric et Mickaël, les fondateurs de Mefia Té] savions déjà à l’époque qu’au contraire, il y avait pleins d’initiatives qui naissaient.

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C’était intéressant de voir cette dichotomie entre ce que les gens disaient et ce que l’on vivait nous, c’est donc naturellement qu’on a lancé le journal afin de prouver qu’il y a bien “des choses à faire/découvrir”. On refuse le fatalisme ambiant qui pèse lourd dans les territoires ruraux.

LHEB : C’est quoi le but de Mefia Té ?

Baptiste S. : Le journal est en quelque sorte une agora qui permet aux gens motivés pour dynamiser le territoire, d’avoir la parole. Il sert également à mutualiser le maximum d’informations dans un seul média.

Mefia Té est un journal de mobilisation,qui a pour but de mettre en lumière ce qui se passe de positif sur notre secteur.

LHEB : Vous êtes une équipe de combien de personnes aujourd’hui ?

Baptiste S. : En comptant tous les membres, nous sommes aujourd’hui à 30 personnes. L’idée de Méfia Té, c’est de faire un journal libre et ouvert. On voulait absolument éviter de faire un journal de “copains” qui serait lu uniquement par notre entourage.

Nous sommes une équipe plurielle, avec des personnes issues du monde associatif, des personnes du milieu touristique, religieux… On ne refuse personne.

LHEB : Comment vous fonctionnez ? Chaque membre a un rôle précis ?

Baptiste S. : Alors pour les trois premiers numéros, tout le monde a mis la main à la pâte sans spécialisations. Aujourd’hui, on voit que ce modèle d’organisation montre ses limites.

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On peut dire qu’il y a 10 personnes qui sont le noyau dur, qui s’occupent de la rédaction, mise en page, graphisme et distribution.

LHEB : Concrètement, c’est quoi votre ligne éditoriale ?

Baptiste S. : Le cœur du journal, c’est de parler des initiatives du territoire. Mefia Té ne se veut pas être un journal “intello'” ou austère. On met sur la table différentes thématiques comme la démocratie locale, le lien social en milieu rural… Et à partir de ces grosses thématiques, on propose de mettre à l’écrit les différents points de vues des habitants sur ces sujets-clés.

Mais on s’autorise aussi d’avoir un regard grinçant et caustique sur ces sujets très sérieux.

LHEB : Mefia Té est un trimestriel papier. Pourquoi ce format ?

Baptiste S. : Se laisser trois mois est nécessaire pour pouvoir élaborer un numéro complet. Concernant l’objet, j’ai une affection pour le “print”. C’est aussi l’occasion pour nos lecteurs de collectionner physiquement les numéros.

Et puis dans nos territoires, tout le monde n’a pas forcément l’habitude de consommer l’information de manière numérique. C’est aussi une démarche pour nos anciens, qu’ils puissent accéder facilement à nos articles.

LHEB : Combien de journaux avez-vous vendus depuis le début de l’aventure ?

Baptiste S. : Le premier numéro, nous avons écoulé 800 journaux, le deuxième un peu moins. Pour le troisième qui est sorti récemment, on attend encore avant de savoir.
L’objectif est de stabiliser à 700 ventes par numéros minimum.

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LHEB : Mefia Té contribue à créer du lien social via ses articles. A quand les apéros “Mefia Té” pour proposer à votre lectorat de se retrouver ?

Baptiste S. : On aimerait beaucoup faire ça ! A l’instar du Café des Bonnes Nouvelles, on aimerait créer des temps de rencontres réguliers avec nos lecteurs afin d’échanger ensemble autour des nouvelles positives de notre territoire.

LHEB : Pour conclure, que peut-on vous souhaiter ?

Baptiste S. : On peut nous souhaiter que le nombre de lecteurs et d’abonnés augmente, que le nombre de rédacteurs évolue et que dans 10 ans, on se retrouve tous ensemble dans un café à Bellac pour fêter ça !


Journal Mefia Té
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Les photos du corps de texte ont généreusement été fournies par le journal Mefia Té.

Selim
Co-fondateur et responsable partenariats & événements de lhommeenbleu.fr.

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