L’Homme en bleu s’est trituré les méninges : que faire à Limoges lorsque le temps est maussade et que les giboulées de mars font tristement leur grand retour?
Ah non ! Tu ne resteras pas sous la couette ! Allez, du nerf ! L’Homme en bleu a beaucoup mieux à te proposer et t’emmène avec lui dans les coulisses du Musée de la Résistance.
Un Musée de la Résistance ça consiste en quoi exactement ?
Pour cette première immersion dans les coulisses du Musée de la Résistance, l’Homme en bleu était tout excité à l’idée de découvrir les dessous de l’Histoire. Et son engouement ne fut qu’accru lorsqu’il rencontra Alexandra Moreau, régisseur des collections, et Marine Carboni, adjointe du patrimoine de la ville de Limoges, qui commencèrent à lui livrer tous les secrets de ce Musée.
Son histoire
Si l’on remonte à la genèse de sa création, le Musée de la Résistance fut durant de longues années géré et administré par des associations de résistants. Il faut attendre janvier 2012 pour que la ville de Limoges reprenne les rennes inaugurant un nouveau musée digne de son histoire offrant 1200m² supplémentaires à l’ancien musée Henri Chadourne (soit une superficie à l’origine de 200m²). Une véritable aubaine pour le Musée !
Ses missions
- La principale mission du Musée de la Résistance est de conserver et transmettre la mémoire historique auprès du jeune public.
- Le Musée de la Résistance a également pour missions de montrer comment des figures locales, connues ou moins connues, ont réussi à fédérer des communautés.
- C’est aussi un lieu de référence de collecte d’objets où les gens viennent naturellement faire des dons (avec une moyenne de 1 don toutes les 2 semaines). Le Musée s’engage ainsi à recueillir, protéger et conserver tout objet ou document historique.
- A long terme, le Musée de la Résistance a pour vocation de devenir un musée d’histoire traitant de différents conflits contemporains, de la guerre d’Algérie ou encore de la guerre d’Indochine.
Limoges la résistante ?
La ville de Limoges est le berceau de la Résistance
L’Homme en bleu en était convaincu, et pourtant…
Il y avait indéniablement une résistance importante à Limoges et autour de Limoges cependant ce fut plus ou moins le cas de toutes les villes de France.
“Limoges avait bien une particularité : la résistance maquisarde qui permit à la résistance de s’éloigner des villes et ainsi d’organiser des mouvements et de se ravitailler. Mais finalement, on retrouve cette forme de résistance aussi à Lyon, et autour de Toulouse par exemple. La résistance était très forte un peu partout en France. On ne peut pas dire que le Limousin ait été à la tête de la résistance nationale bien qu’il fut tout de même un grand mouvement qui a bénéficié des forces spéciales, de l’appui extérieur des américains, des britanniques et notamment des parachutages.” précise Alexandra.
Une visite guidée en toute intimité
Les espaces pédagogiques
Le Musée de la Résistance possède un espace dédié aux ateliers pédagogiques afin de pouvoir aborder l’histoire de la Résistance au travers d’exemples ou d’objets particuliers.
Cela permet ainsi de mener différentes actions de sensibilisation et d’éducation, favorisant notamment les pratiques participatives et ludiques.
La réserve
Lorsque l’Homme en bleu accéda à la réserve, il eut la sensation d’être rentré dans la chambre des secrets (mais pas aussi secrète que celle d’Harry Potter… quoique !).
Cette toute petite salle rassemble pas moins de 15 000 items recensés et classés, issus principalement de dons ! On y trouve ainsi soigneusement entreposés :
- Des documents, cartes postales, posters/affiches et liasses documentaires
- Des habits du quotidien, des chaussures ou encore des uniformes et casques militaires
- Des armes et douilles d’obus
- Des objets de la vie courante
Le Musée compte aujourd’hui plus de 400 donateurs et les dons ne cessent d’affluer ! Il faudra bientôt penser à changer de local (plus de place!) ce qui est d’ailleurs un très bon indicateur.
La salle d’expositions temporaires
La scénographie du Musée oblige, les expositions temporaires permettent de mettre en lumière certains objets historiques (normalement entreposés dans la réserve) autour d’une thématique. Eh oui, c’est en quelque sorte l’exutoire du musée puisque l’exposition permanente n’a pas changé depuis 2012.
Vous pouvez admirer ce mois-ci et jusqu’au 21 mai 2019 l’exposition “Se Nourrir au Front”, une exposition originale sur le quotidien des Poilus dans les tranchées.
Les expositions permanentes
Les collections permanentes sont organisées sur 2 plateaux de 560m² et divisées en 10 séquences de 1939 à 1945 :
- 1939 – 1940 – La France entre en Guerre : Elle rappelle le contexte qui préside à la déclaration puis à l’entrée en guerre, en précisant les répercussions sur le quotidien au niveau national et à Limoges.
- 1940 – Un Monde s’écroule : Elle retrace l’effondrement de la France consécutif à l’offensive allemande déclenchée en 1940.
- 1940 – 1942 – L’Ordre nouveau : Elle présente les principes anti-républicains fondant l’Etat français ainsi que ses pratiques.
- 1940 – 1942 – Naissance de la Résistance : Elle décrit les débuts de la Résistance à Limoges et les difficultés qu’elle éprouve à naître et à se développer.
- 1940 – 1943 – Au quotidien : Elle évoque la vie quotidienne en France
durant les années sombres, le contexte dans lequel se développe la vie clandestine.
- 1942 – 1944 – Les nouvelles donnes : Elle met en évidence le tournant que représente l’occupation de la zone libre en 1942.
- 1944 – 1945 – Libération : Elle met en avant l’action conjuguée des Alliés qui place la Wehrmacht sur la défensive.
- 1940 – 1945 – Répression et persécution : Elle rappelle le prix très lourd acquitté par les résistants et les réprouvés dans le contexte des années sombres.
- 1944 – 1945 – Les lendemains qui chantent : Elle évoque avec le départ de l’occupant allemand et le retour à la démocratie les multitudes espérances des français.
- 1945 à nos jours : Une mémoire tourmentée : Elle indique que la mémoire de la seconde guerre mondiale a profondément évolué depuis la Libération.
Les trésors du Musée de la Résistance
L’avion
Si vous êtes déjà venus vous promener dans les couloirs du Musée de la Résistance, alors vous n’avez pas pu le louper !
Ce magnifique avion allemand – Reggiane – tombé en 1944 à St Méard a souvent été le symbole de la Résistance limousine. Mais malheureusement… il n’en est rien !
La version officielle serait qu’il n’aurait pas été abattu mais qu’il aurait subi une panne de moteur (beaucoup moins impressionnant !). Quant au devenir du pilote allemand certains résistants ont à l’époque affirmé l’avoir arrêté mais là encore les témoignages divergent. “Si l’avion comporte des impacts c’est aussi parce que beaucoup se sont amusés à tirer dessus une fois à terre” explique Alexandra Moreau et ce n’est donc pas parce qu’il a été abattu.
Toujours est-il qu’il reste l’un des joyaux du Musée. Un véhicule d’autant plus inestimable qu’il ne reste plus que deux modèles au monde !
Le foulard d’évasion en soie
Ce foulard en soie aux imprimés cartographiques était utilisé par les aviateurs alliés de la Deuxième Guerre mondiale qui le dissimulaient sous leur col afin de s’orienter en territoire occupé ou lors de parachutages.
Cette carte comprend les zones d’occupation et les zones libres avec le tracé des routes, des voies de chemin de fer, des points de passage et l’échelle de grandeur. La plupart de ces cartes représentent le territoire français, l’Allemagne et l’Italie.
Imprimé d’abord sur de la soie, puis sur de la rayonne, la carte se dissimule facilement sous les vêtements ou se noue autour du cou. Contrairement aux cartes traditionnelles en papier, elle se déploie en silence, résiste à l’eau et à l’usure. Ingénieux non?
Musée de la Résistance
Horaires : Ouvert tous les jours (sauf le mardi et le dimanche matin) de 9h30 à 17h
Prix : Plein tarif 4€
Adresse : 7 Rue Neuve Saint-Étienne, 87000 Limoges
Téléphone : 05 55 45 84 44
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